Ministère de la Santé et des Services sociaux

Information pour les professionnels de la santé

Campylobactériose

Description

Le Campylobacter est une bactérie comprenant une quinzaine d’espèces dont le Campylobacter jejuni, le Campylobacter coli et le Campylobacter fetus. L’espèce la plus souvent responsable de la campylobactériose associée à la diarrhée est le Campylobacter jejuni ou le Campylobacter coli. Le Campylobacter fetus, quant à lui, cause le plus souvent une infection néo-natale.

La campylobactériose est la cause principale des gastro-entérites Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre. d’origine bactérienne et la plus importante zoonose, c’est-à-dire une maladie animale transmissible à l’humain, déclarée au Québec.

Épidémiologie

Les animaux et les oiseaux sauvages, de la ferme et domestiques sont les réservoirs de l’infection puisqu’ils peuvent porter la bactérie dans leurs intestins. La volaille est très souvent contaminée par le Campylobacter. Plusieurs animaux domestiques comme les chiens, les chats et les hamsters peuvent être également contaminés.

L’ingestion de 500 bactéries est suffisante pour causer de la diarrhée.

Le plus souvent, les cas de Campylobacter surviennent de façon sporadique. Il est plutôt rare d’observer des éclosions associées à ce pathogène.

Le Campylobacter est l’un des agents les plus fréquemment en cause dans les diarrhées bactériennes et ce, mondialement. Au Québec, le Campylobacter est la maladie entérique la plus fréquemment déclarée dans le système des maladies à déclaration obligatoire (MADO), avec 2000 à 3000 cas chaque année. La maladie affecte tous les groupes d’âge, mais il existe des pics d’incidence particulièrement chez les jeunes enfants et les personnes de 65 ans et plus. Les cas de Campylobacter se trouvent sur pratiquement tout le territoire québécois. Deux régions sont peu affectées par cette maladie, soit le Nunavik et les Territoires Cris.

Transmission

La bactérie Campylobacter est présente dans les intestins de certains animaux comme le bœuf, le veau et le poulet. Elle se transmet le plus souvent par l’ingestion d’aliments contaminés.

En effet, comme la bactérie peut être présente dans l’intestin de l’animal, elle peut remonter les voies biliaires de l’animal et ainsi contaminer le foie de celui-ci. La partie interne et externe du foie peut être contaminée. La viande peut également être contaminée lors du processus d’abattage au moment de l’éviscération. Les aliments peuvent être en contact avec une surface contaminée.

Plus rarement, la maladie peut être transmise par un contact direct, c’est-à-dire par le contact avec les selles de personnes ou d’animaux infectés, ou par contact indirect par l’intermédiaire d’un objet contaminé.

Aliments susceptibles d’être contaminés par la campylobactériose

La bactérie Campylobacter peut se trouver dans les produits alimentaires suivants :

  • les viandes crues, par exemple le poulet cru;
  • les viandes insuffisamment cuites, par exemple le poulet ainsi que les foies de veau ou de bœuf;
  • le lait non pasteurisé (lait cru) ou les produits laitiers non pasteurisés.

La bactérie étant sensible à la chaleur, elle est donc détruite lors de la cuisson. Dans l’eau, elle peut cependant survivre jusqu’à un mois à une température de 4 °C. Il est donc aussi possible d’attraper la bactérie en buvant de l’eau non traitée.

Une étude a été menée entre les mois de septembre 2016 et mai 2017 concernant la consommation de foie de veau et la campylobactériose. Lors de cette étude, il a été démontré qu’au Québec, la consommation de foie de veau, en particulier, représente un facteur de risque d’infection par le Campylobacter.

Au cours de cette même période, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) a analysé plusieurs types de foies de veau, de poulet, de porc et de bœuf prélevés sur le marché et dans certains abattoirs. Ces analyses ont démontré qu’au Québec, environ 30 % des foies de veau distribués sur le marché sont contaminés par le Campylobacter. Le foie peut être contaminé à l’intérieur et à l’extérieur. Il est important de bien le faire cuire et d’éviter de le consommer rosé.

Manifestations cliniques

La période d’incubation de la maladie est de généralement 2 à 5 jours, mais peut s’étendre jusqu’à 10 jours. Le plus souvent, la personne infectée va présenter de la diarrhée, des douleurs abdominales, de la fièvre, des nausées et des vomissements. L’intensité de l’infection peut varier d’une personne à l’autre.

Les infections légères provoquent des symptômes qui vont durer de 1 à 2 jours et qui peuvent ressembler à une gastro-entérite virale. La plupart des personnes atteintes vont voir disparaître leurs symptômes en moins d’une semaine. Cependant, dans 10 à 20 % des cas, les personnes peuvent avoir des symptômes sur des périodes plus longues qu’une semaine.

Rarement, la campylobactériose peut entraîner une septicémie ou une méningite. Des complications d’ordre immunologique peuvent se produire durant la convalescence : arthrite réactive, érythème noueux, syndrome de Reiter ou syndrome de Guillain-Barré (paralysie progressive).

Période de contagiosité

La période de contagiosité dure toute la durée de l’infection mais est surtout présente durant la phase aiguë de la maladie.

Traitement

Il n’est pas indiqué de traiter la campylobactériose bénigne car il s’agit le plus souvent d’une infection qui se guérit en quelques jours avec un traitement de support, comme une bonne hydratation. Il faut éviter les anti-diarrhéiques et prendre des analgésiques au besoin.

Selon l’évolution clinique et la persistance des symptômes, un antibiotique peut être indiqué.

Prévention

Il existe plusieurs façons de prévenir les infections par Campylobacter à recommander à vos patients :

Adopter de bonnes pratiques d’hygiène des mains :

  • Se laver les mains avec de l’eau et du savon après tout contact avec une personne, un animal ou un objet possiblement contaminés.
    (ex : après avoir été aux toilettes ou après avoir touché un animal);
  • Se laver les mains avec de l’eau et du savon avant de manipuler des aliments et après avoir manipulé de la viande crue.

Adopter de bonnes pratiques de manipulation des aliments :

  • Réfrigérer les viandes le plus tôt possible après l’achat;
  • Éviter la contamination croisée en utilisant des planches à découper distinctes pour les aliments et en nettoyant les ustensiles et les comptoirs après avoir préparé de la viande crue, etc.

Adopter de bonnes pratiques de cuisson :

  • Respecter les températures de cuisson sécuritaire Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre. recommandées pour les viandes, particulièrement celle du foie de veau Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre.;
  • Faire cuire complètement les aliments crus, particulièrement les fruits de mer;
  • Utiliser un thermomètre afin de vérifier la température interne des aliments.

Personne à risque

Toute personne, peu importe son âge, peut contracter la campylobactériose. Toutefois, certaines personnes sont plus à risque :

  • Les personnes âgées, particulièrement celles de 65 ans et plus;
  • Les personnes immonusupprimées;
  • Les jeunes enfants;
  • Les nouveau-nés.

Dernière mise à jour : 05 février 2018, 15:32

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