Ministère de la Santé et des Services sociaux
Salle de presse du ministère de la Santé et des Services sociaux
Doses de chimiothérapie et d’immunothérapie incomplètes - Le ministère de la Santé et des Services sociaux tient à rassurer la population et à rappeler les mesures déjà en place
Québec, le 23 octobre 2018
À la suite de la parution d’articles concernant l’administration de certaines doses incomplètes de chimiothérapie et d’immunothérapie, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) tient à rassurer la population et à préciser que plusieurs démarches de validation sont effectuées auprès des établissements du réseau québécois de cancérologie.
D’emblée, le MSSS précise que dans la littérature médicale, de telles situations n’ont pas d’effet connu sur le taux de survie des patients, ni celui de réponse au traitement.
Soulignons que depuis l’an dernier, le MSSS a élaboré une méthode de soins infirmiers pour l’administration de la chimiothérapie et de l’immunothérapie par voie intraveineuse, en collaboration avec les établissements du réseau de cancérologie, afin de s’assurer de la standardisation du processus. Lors de ces travaux d’uniformisation, il est apparu que certaines installations de matériel risquaient de ne pas assurer toute l’administration de la chimiothérapie aux patients. Dans certaines situations, cette anomalie technique pourrait faire en sorte qu’une petite quantité de solution, soit de 10 à 15 ml, puisse demeurer dans la tubulure entre le soluté et l’intraveineuse, ce qui ne permettait donc pas de vider la ligne d’infusion entièrement.
En juin dernier, le Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent (CISSS) a constaté un écart lié à la procédure d’administration d’immunothérapie dans trois de ses installations. Une enquête interne a immédiatement été déclenchée et a permis de revoir le protocole et de mettre rapidement en place des correctifs afin de s’assurer que les patients reçoivent la dose prévue. Une lettre a été transmise le 22 octobre par l’établissement aux usagers visés et un soutien clinique a été offert aux personnes le désirant. Le MSSS a été informé de cette situation et a soutenu l’établissement dans ses démarches de validation et d’amélioration de ses processus, tout en laissant à l’équipe du CISSS le soin d’assurer la communication avec leurs patients.
Portrait national :
Le MSSS procède à un portrait national de la situation afin de s’assurer de l’application de la nouvelle méthode dans l’ensemble du réseau afin d’éviter des situations irrégulières. Un sondage effectué auprès des établissements en septembre dernier a d’ailleurs confirmé la conformité de la méthode, alors que le rinçage de la tubulure était appliqué dans les installations administrant la chimiothérapie et l’immunothérapie. Il a par ailleurs déjà été annoncé aux établissements et aux directions de soins infirmiers que des audits devront être réalisés deux fois par année afin de s’assurer de l’application adéquate de la méthode de soins.
Faits saillants :
- Rappelons que la proportion restante du médicament n’est pas considérée comme étant significative par rapport à la quantité administrée. De plus, les doses de chimiothérapie sont souvent réduites en raison d’effets secondaires chez les patients. Différentes études indiquent qu’un écart entre la dose prescrite et la dose administrée est acceptable sans causer de préjudice au patient.
- Néanmoins, afin d’uniformiser la technique et d’éviter l’administration de doses incomplètes, le MSSS a diffusé, en août dernier, la Méthode de soins infirmiers (MSI) – Administration d’agents antinéoplasiques par voie intraveineuse auprès de toutes les équipes des établissements de santé et des services sociaux du Québec traitant les personnes atteintes de cancer. Le MSSS poursuit activement le déploiement de cette MSI auprès du réseau et de ses partenaires. Au cours des dernières semaines, des ateliers ont notamment été offerts aux infirmières en cancérologie.
- Le MSSS rappelle que les établissements ont la responsabilité d’administrer les soins et d’aviser les patients si des situations pouvant avoir des conséquences sur la santé ont été commises. Les établissements souscrivent également à la procédure de déclaration d’incident ou d’accident se produisant dans le cadre de la prestation de soins et de services à un usager.