Ministère de la Santé et des Services sociaux

Information pour les professionnels de la santé

Dépistage du cancer colorectal

Le cancer colorectal est le deuxième plus mortel au Québec, après le cancer du poumon. La modalité recommandée pour le dépistage de ce type de cancer chez les personnes âgées de 50 à 74 ans, asymptomatiques et sans autre facteur de risque, est le test immunochimique de recherche de sang occulte (RSOSI). Pour ces personnes à risque moyen de développer un cancer colorectal, la coloscopie comme examen de confirmation diagnostique devrait n’être prescrite que lorsque le test de dépistage est positif, c'est-à-dire qu'il y a présence de sang dans les selles.

Recherche de sang occulte dans les selles (RSOSi)

Le test immunochimique de recherche de sang occulte dans les selles (RSOSi) est disponible au Québec depuis septembre 2013, en remplacement de la RSOS au gaïac (RSOSg). Selon l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux du Québec (INESSS), la RSOSi, par sa sensibilité, permet de diagnostiquer plus de lésions colorectales significatives (adénomes avancés) et davantage de cas de cancer colorectal que le gaïac. La majorité de ces cancers sont à des stades où une guérison complète est encore possible. D’autres avantages techniques du test RSOSi ont également été identifiés. Parmi ceux-ci, notons :

  • l’absence de restrictions alimentaires ou médicamenteuses;
  • la réduction de la manipulation des selles (un seul tube est requis);
  • la spécificité pour le saignement colorectal et l’hémoglobine humaine;
  • la facilité d’instaurer une procédure d’assurance qualité (standards et contrôles d’analyse);
  • la possibilité d’ajuster le seuil de positivité.

Soulignons que l’Association canadienne de gastroentérologie ne recommande pas la coloscopie comme modalité de dépistage dans le cadre d’un programme de dépistage du cancer colorectal et qu’aucun programme populationnel ne l’utilise à cette fin. Cet examen s’avère trop complexe, trop coûteux, son accès trop limité et le risque de complications sérieuses (perforation et hémorragie post-polypectomie) trop élevé. De plus, il n’est pas démontré que la coloscopie présente plus d’avantages que d’inconvénients pour le dépistage auprès d’une population à risque moyen de cancer colorectal. 

Normes de qualité et d’accessibilité

Des projets pilotes se sont tenus dans 8 établissements au Québec. Ces projets visaient à s’assurer de la capacité des unités d’endoscopie digestive à rencontrer les normes de qualité et d'accessibilité requises pour l’implantation d’un programme de dépistage par RSOSi s’adressant aux personnes âgées de 50 à 74 ans à risque moyen de développer un cancer colorectal. D’après les résultats obtenus, il est incontournable pour le MSSS d’entreprendre une démarche globale avec l’ensemble des établissements du Québec pour favoriser la mise à niveau des unités d’endoscopie digestive (rehaussement des normes cliniques et organisationnelles). Ces travaux sont actuellement en cours pour l’ensemble des sites d’endoscopie de la province. Aucune invitation systématique à participer à ce dépistage ne sera lancée avant que ces cibles d’accessibilité et de qualité de la coloscopie n’aient été atteintes et que les outils nécessaires à un programme de dépistage ne soient disponibles. Les médecins sont toutefois invités à prescrire dès maintenant la RSOSi aux patients qui seraient ciblés par cette mesure, comme moyen de dépistage opportuniste.

Documentation

Pour les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux

Pour soutenir les médecins et les autres professionnels du réseau de la santé et des services sociaux dans leur plan d’investigation du cancer colorectal, un groupe multidisciplinaire d’experts, soutenu par le Programme québécois de cancérologie (PQC) du ministère de la Santé et des Services sociaux, a mis au point les outils cliniques suivants :

L’utilisation de ces outils ainsi que la prescription de la RSOSi plutôt que de la coloscopie comme test de dépistage du cancer colorectal assurent la pertinence de la demande, favorisent le respect des délais d’accès selon les niveaux de priorité clinique et permettent une utilisation optimale des ressources en coloscopie au bénéfice de tous les patients qui requièrent cet examen.

Pour les gestionnaires des établissements du réseau de la santé et des services sociaux

En plus des outils destinés aux médecins et autres professionnels œuvrant dans le domaine de l'endoscopie digestive, le PQC a également développé des guides s'adressant principalement aux gestionnaires responsables de ces unités. Ces outils visent notamment à soutenir le processus de rehaussement et de conformité des normes cliniques et organisationnelles relatives à l'examen de coloscopie.

Dernière mise à jour : 24 janvier 2018, 13:38

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