Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Prévention de la conjonctivite néonatale
Pour mieux répondre aux questions des parents
Dans le cadre du suivi prénatal, il est recommandé que le professionnel responsable du suivi de grossesse transmette de l’information aux parents afin de leur permettre de mieux saisir l’importance de la chimioprophylaxie.
Lors de cette discussion, il convient de démontrer une attitude d’ouverture face aux inquiétudes ou aux questionnements des parents, de rechercher les terrains d’entente et d’accorder du temps à la prise de décision. Cette discussion doit avoir lieu idéalement avant la naissance.
Avant d’administrer l’onguent ophtalmique au nouveau-né, le professionnel s’assure que les parents comprennent :
- pourquoi la chimioprophylaxie à base d’onguent d’érythromycine est recommandée
Certaines infections transmissibles sexuellement (ITS) peuvent être présentes sans symptôme et les conséquences d’une infection oculaire chez le nouveau-né peuvent être extrêmement sérieuses. En l’absence d’une assurance que la mère n’est pas porteuse d’une infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS) au moment de la naissance, il est recommandé de protéger le nouveau-né avec l’onguent.
Actuellement, au Québec, les conditions pour ne pas administrer la chimioprophylaxie ne sont pas implantées de façon optimale; il pourrait y avoir un risque pour le nouveau-né, risque évitable par cette mesure.
La chimioprophylaxie présente plusieurs avantages et peu d’inconvénients.
- les avantages de la chimioprophylaxie à base d’onguent d’érythromycine
L’administration de la chimioprophylaxie à base d’onguent d’érythromicyne protège le nouveau-né du risque de conjonctivite néonatale et de ses complications, notamment lorsque :
- la présence d’une infection à Neisseria gonorrhoeae ou à Chlamydia trachomatis chez la mère est inconnue;
- les antécédents ou les facteurs de risque d’ITS chez les parents sont inconnus.
Aussi, le risque d’un résultat faussement négatif à la suite d’un dépistage, durant la grossesse, des infections à Neisseria gonorrhoeae ou à Chlamydia trachomatis existe.
- les conséquences si la chimioprophylaxie à base d’onguent d’érythromycine n’est pas administrée
Sans administration de chimioprohylaxie à base d’onguent d’érythromycine et en présence d’une infection à Neisseria gonorrhoeae ou à Chlamydia trachomatis, il existe une possibilité de conjonctivite chez le nouveau-né, d’ulcérations de la cornée, de perforation du globe oculaire, d’atteinte visuelle permanente et, en cas d’évolution rapide, de cécité.
- les effets non souhaités possibles ou les limites de l’administration de la chimioprophylaxie à base d’onguent d’érythromycine
Dans certains cas, il est possible d’observer les effets suivants :
- une allergie ou une sensibilité à l’érythromycine;
- une inflammation, une rougeur ou un gonflement ou une boursouflure aux yeux;
- un changement temporaire du visage et du regard du nouveau-né;
- une difficulté temporaire à ouvrir les yeux et à voir; certains parents craignent alors un impact sur le lien d’attachement.
Un échec de la prophylaxie à base d’onguent d’érythromycine est possible. Il sera important que les parents consultent si leur nouveau-né développe toute rougeur ou écoulement oculaire.
Dernière mise à jour : 13 juillet 2017, 10:14