Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Santé et bien-être des personnes LGBTQ+
Diversité sexuelle et pluralité des genres
La section Comprendre la diversité sexuelle et la pluralité des genres sur Québec.ca présente des informations sur la diversité des sexes, des orientations sexuelles et des identités de genre. Vous pourrez la consulter pour prendre connaissance des réalités associées à la divulgation (coming out), en particulier chez les jeunes et les personnes âgées, ou en savoir plus sur les réalités des personnes trans et non binaires. Elle comprend également de l’information complémentaire sur les différents sujets abordés dans cette page.
Divulgation ou coming out
L’affirmation de son orientation sexuelle ou de son identité de genre, aussi appelé coming out, commence par le dévoilement à soi-même. Après cette première étape, plusieurs personnes commencent à partager, de manière variable, cette information. Cette affirmation se produit à un moment important et tout au long de la vie avec chacune des personnes à qui l’on fait part de cette information.
Pour en savoir davantage sur le processus de divulgation, ou coming out, consultez la page Réalités associées à la diversité sexuelle et la pluralité des genres sur Québec.ca. Cette page aborde en particulier la divulgation durant l’adolescence et celle chez les personnes âgées.
Réalités des personnes trans et non binaires
Pour en savoir plus sur les réalités des personnes trans et non binaires, consultez la page Réalités associées à la diversité sexuelle et la pluralité des genres sur Québec.ca.
Santé mentale et physique et difficultés psychosociales
Certaines difficultés sociales et certains problèmes de santé sont plus fréquents chez les personnes LGBTQ+. Dans la section Impacts de la discrimination sur la santé et le bien-être des personnes de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres de Québec.ca, vous trouverez de l’information associée à ces difficultés et problèmes. La présente page complète cette information.
Intimidation
Les jeunes LGBTQ+ peuvent être victimes d’intimidation en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité et de leur expression de genre.
Dans l’enquête sur les Parcours amoureux des jeunes LGBTQ+ (PAJ-LGBTQ), 61 % des jeunes de 14 à 22 ans ont déclaré avoir subi au moins une forme d’intimidation liée aux formes de discrimination envers les personnes qui ne sont pas hétérosexuelles et qui ne sont pas cisgenres (c’est-à-dire dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe qui leur a été assigné à la naissance).
Du côté des jeunes trans, ceux-ci vivraient davantage d’intimidation, de cyberintimidation et de violence que les autres jeunes de leur âge.
Dans l’Enquête canadienne sur la santé des jeunes, 13 % des jeunes trans de 14 à 18 ans avaient été la cible d’intimidation 12 fois ou plus durant l’année précédant l’enquête. Ces jeunes avaient été l’objet de moqueries répétées, de menaces, de coups ou d’exclusion.1
Pour en savoir plus à ce sujet, consultez la page L’intimidation vécue par les jeunes de la diversité sexuelle ou de genre sur le site de l’INSPQ.
Itinérance
On constate une surreprésentation des personnes LGBTQ+ chez les personnes itinérantes, particulièrement chez les jeunes.
Parmi les personnes ayant répondu au Dénombrement des personnes en situation d’itinérance au Québec effectué en 2018 :
- 12 % ont affirmé être d’une orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle,
- 3,4 % d’orientation homosexuelle,
- 5,9 % d’orientation bisexuelle.
Par ailleurs, 2 % s’étaient identifiés comme ayant une identité de genre autre que masculin et féminin.
Idées suicidaires
Les jeunes LGBTQ+, tant les personnes adolescentes que les jeunes adultes, auraient un risque plus élevé que la plupart des personnes de leur âge d’adopter des comportements suicidaires. Ces comportements incluent la présence d’idées suicidaires, l’élaboration de scénarios suicidaires et les tentatives de suicide. Au fil du temps, des études ont montré qu’environ un tiers des personnes LGBTQ+ auraient fait une tentative de suicide au cours de leur vie. Cette probabilité est toutefois plus élevée pour les jeunes bisexuels, les jeunes qui sont en questionnement par rapport à leur orientation sexuelle et les jeunes trans.
Ces problématiques ne sont pas causées par l’orientation sexuelle ou l’identité de genre en soi, mais par l’isolement, la stigmatisation, l’intimidation, la discrimination, l’homophobie et/ou la transphobie vécus par les personnes LGBTQ+. Toutefois, certaines recherches associent l’étape du dévoilement (coming out) à la possibilité de présence de symptômes dépressifs et à un risque accru d’idéations suicidaires découlant de ces symptômes.2
Pour en savoir plus, consultez l’outil de sensibilisation Les jeunes de minorités sexuelles et la problématique du suicide.
Importance du soutien social
Le soutien social, de même que des environnements inclusifs, constituent les facteurs de protection les plus importants contre les effets néfastes de la discrimination vécue par les personnes LGBTQ+. Un environnement inclusif est un environnement où, notamment, toutes les jeunes personnes peuvent se sentir libres d’être « elles-mêmes », où elles peuvent développer un sentiment d’appartenance, et où chacune d’entre elles peut s’épanouir. Plus spécifiquement chez les jeunes personnes, le soutien des parents contribue à diminuer les impacts négatifs de l’homophobie et de la transphobie.
Néanmoins, à la suite du dévoilement, certaines jeunes personnes vivront de la violence verbale et psychologique de la part de leurs parents. Dans un tel cas, le soutien de leurs amis et d’autres adultes, de leur entourage, voire de groupes de soutien, peut leur être très utile.3
Chez les jeunes personnes, certains éléments viennent en particulier réduire le risque de comportements suicidaires. Pourront jouer ce rôle protecteur :
- le fait d’entretenir de bonnes relations avec les parents et de bénéficier d’un bon soutien de leur part;
- la présence d’un soutien social important et la perception positive de ce soutien par la jeune personne;
- le fait d’avoir de bonnes relations avec des pairs et des enseignants et enseignantes dans son milieu scolaire;
- l’engagement dans des activités parascolaires;
- une estime de soi positive et un sentiment élevé de maîtrise de sa vie;
- le fait de pouvoir compter sur des intervenants sensibles à la réalité des jeunes LGBTQ+;
- des normes et des règles claires favorisant un environnement scolaire ou communautaire inclusif et exempt de violence et de discrimination.
Difficultés psychosociales chez les personnes âgées LGBTQ+
Les personnes âgées LGBTQ+, de surcroît, ont vécu une grande partie de leur vie dans une société qui condamnait toute personne n’étant pas hétérosexuelle ou cisgenre. Elles ont donc souvent vécu des situations difficiles, en cachant qui elles étaient réellement, en vivant des actes d’homophobie ou de transphobie, et parfois en étant rejetées par des gens qu’elles aimaient. Par conséquent, elles ont dû développer de fortes capacités de résilience et d’autonomie.
La résidence pour aînés constitue, pour la personne qui y réside, un aspect très important de sa vie. L’appui offert par les responsables et le personnel de la résidence est non négligeable.4 Plusieurs personnes aînées LGBTQ+ craignent d’être stigmatisées par le personnel et les résidents et résidentes. Certaines choisiront de cacher leur orientation sexuelle, mais chez les personnes aînées trans, il sera souvent difficile de cacher leur identité de genre, celle-ci étant parfois visible, et plus encore lorsqu’elles doivent recevoir des soins.5
Chez les personnes âgées LGBTQ+, le dévoilement et le fait de vivre publiquement leur orientation sexuelle ou leur identité de genre peuvent s’avérer difficiles. En effet, celles-ci ont vécu à une époque où l’homosexualité et la transidentité étaient des crimes passibles d’emprisonnement, une réalité qui s’avère toujours d’actualité dans de nombreux pays.
D’une part, les personnes âgées LGBTQ+ qui dévoilent leur orientation sexuelle ou leur identité de genre à leur entourage pourront vivre un soulagement de ne plus avoir à se cacher et de pouvoir montrer réellement qui elles sont. D’autre part, elles s’exposent davantage à vivre de la stigmatisation et de la discrimination.6
Certaines personnes âgées LGBTQ+ n’ont plus de contacts avec leur famille, car cette dernière n’accepte pas leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Pour ces personnes, il arrive que des amis et amies ainsi que des partenaires amoureux ou amoureuses aient une place si importante dans leur vie, qu’elles les considèrent comme leur famille. On parle alors de la « famille choisie ».7
De nombreuses personnes âgées LGBTQ+ ont vécu beaucoup d’expériences de stigmatisation, de discrimination et de violence relativement à leur orientation sexuelle et à leur identité de genre, et ce, tout au long de leur vie. Ces personnes, ayant eu à faire face durant de nombreuses années à autant d’actes homophobes et transphobes, risquent d’avoir besoin d’un soutien psychosocial important.8
Références
- Portrait de l’intimidation chez les jeunes de la diversité sexuelle ou de genre, INSPQ, 2021.
- Centre de recherche appliquée en intervention psychosociale [CRAIP]. (2020). Guides d’intervention psychosociale ponctuelle – Diversités sexuelles et pluralité de genre. Saguenay : CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean, p. 10.
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Dernière mise à jour : 30 mars 2023, 10:01