Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Utilisation optimale des médicaments en hébergement de longue durée (démarche intégrée OPUS-AP/PEPS)
Problèmes liés à la médication chez les aînés
Les problèmes liés aux médicaments sont fréquents chez les aînés, notamment en raison de la polymédication et de l’utilisation inappropriée des antipsychotiques.
Polymédication
Entre 2000 et 2016, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus utilisant au moins 10 médicaments par année est passé de 26,0 % à 38,1 %. En centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), les aînés prennent en moyenne 12 médicaments de façon régulière. La prévalence des maladies chroniques s’accroît avec le vieillissement et les médicaments sont souvent utilisés pour en gérer les symptômes.
Or, plus le nombre de médicaments prescrits augmente, plus les risques d’interactions médicamenteuses et d’effets indésirables s’élèvent. Chez la clientèle gériatrique, la polymédication augmente également le risque d’utilisation de médicaments potentiellement inappropriés, qui présentent peu de bienfaits ou entraînent des risques. Les aînés en CHSLD sont particulièrement vulnérables à ces effets.
Utilisation inappropriée des antipsychotiques
En CHSLD, les troubles neurocognitifs majeurs (TNCM) touchent plus de 65 % des résidents. La majorité d’entre eux présentera à un moment ou à un autre des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD). Ces symptômes sont un indicateur d’une détresse du résident dont la prise en charge par le personnel soignant peut ne pas être adaptée. Le recours aux antipsychotiques est souvent l’avenue utilisée pour gérer les SCPD au détriment des interventions non pharmacologiques.
Au Canada, deux résidents sur neuf (22,2 %) prennent des antipsychotiques sans avoir reçu un diagnostic de psychose. Au Québec, des données font état d’un taux d’usage d’antipsychotiques qui pourrait varier dans certains CHSLD entre 40 et 60 % des résidents. D’ailleurs, c’est au Québec que l’on trouve le taux le plus élevé de prescriptions d’antipsychotiques chez les personnes âgées de 65 ans et plus à travers le Canada.
Références
Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (2016). Meilleures pratiques en CHSLD et en SAD.
Garland, C.T.; Guénette, L.; Rouleau, R. et Sirois, C. (2020). « Polymédication en CHSLD. Le modèle PEPS : une organisation basée sur la collaboration infirmière-pharmacien », dans Perspectives Infirmières, vol. 17, n° 4., p. 22-27.
Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) (2014). Utilisation des médicaments chez les personnes âgées adhérant à un régime public d’assurance-médicaments au Canada, 2012 – Rapport, mis à jour en octobre 2014.
ICIS (2020). Votre système de santé. Utilisation potentiellement inappropriée d’antipsychotiques en soins de longue durée.
Institut national de santé publique du Québec (2020). Portrait de la polypharmacie chez les aînés québécois entre 2000 et 2016.
Organisation mondiale de la santé (2012). Antipsychotiques et antidépresseurs (trazodone) conventionnels et atypiques destinés au traitement des symptômes comportementaux et psychologiques chez les personnes atteintes de démence.
Lane, J.; Cossette, B.; Couturier, Y.; Viscogliosi, C. et Déry, V. (2018). Évaluation de la démarche d’OPUS-AP : potentiel de cette démarche novatrice pour transformer les pratiques cliniques, protocole de recherche.
Dernière mise à jour : 25 octobre 2022, 10:00