Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Maladie de Lyme
Risque d'infection post-piqûre et prophylaxie post-exposition
Selon les études consultées, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) estime que le risque global de contracter la maladie de Lyme après une piqûre de tique à pattes noires est estimé à 1-3 % dans les zones à haut risque (où 12 à 50 % des tiques sont infectées). Le risque de transmission s’accroît notamment avec la durée de l’attachement de la tique, d’où l’importance de la retirer dès que possible. Dans les premières 24 heures, le risque de transmission de la bactérie n’a jamais été mis en évidence dans les études expérimentales les plus transposables à l’humain, mais il ne peut être exclu dans des circonstances particulières. Selon deux études réalisées chez l’humain, le risque de développer un érythème migrant pourrait atteindre 25 % si la tique à pattes noires est restée accrochée à la peau de la personne au moins 72 heures.
Depuis 2017, la prophylaxie post-exposition (PPE) avec une dose de doxycycline peut être offerte à la suite d’une piqûre de tique survenue au Québec, dans certaines conditions. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) identifie chaque année les secteurs concernés à l’aide de données de surveillance acarologique ou humaine.
Considérant que les données sur lesquelles s’appuie l’efficacité présumée de la PPE sont jugées de faible niveau de preuve scientifique, et que les résultats ne sont pas nécessairement généralisables au contexte québécois, l’INESSS recommande que l’offre de PPE se fasse dans le cadre d’un processus de décision partagée entre le patient et le professionnel de la santé. Lorsque la piqûre de tique a eu lieu dans un secteur géographique identifié par l’INSPQ, l’offre de PPE peut être envisagée lorsque les conditions suivantes sont réunies :
- Possibilité d’objectiver qu’il s’agit d’une tique (tique restée accrochée à la peau ou retirée et recueillie dans un contenant, photographiée ou bien décrite);
- Absence de symptômes évocateurs de la maladie de Lyme;
- Délai de 72 heures ou moins entre le retrait de la tique et le moment présumé de la prise de la PPE;
- Attachement de la tique à la peau pendant 24 heures ou plus.
Les posologies et contre-indications à la doxycycline ont été révisées par l’INESSS.
Pour plus d’informations sur la prescription de la PPE, référez-vous à la section Lyme (maladie de) de la page Outils cliniques du site Web de l’INESSS.
Consultez la Carte de la zone endémique pour la maladie de Lyme au Québec et des secteurs visés par la prophylaxie postex-position (PPE), 2024 .
PPE à la suite d'une exposition ailleurs au Canada et aux États-Unis
La PPE peut également être envisagée après une piqûre de tique survenue dans des zones endémiques ailleurs au Canada ou aux États-Unis. Pour obtenir les données de surveillance de ces endroits, consultez les sites suivants :
- Risque de maladie de Lyme chez les Canadiens
Gouvernement du Canada - Carte des zones considérées à risque pour la maladie de Lyme en Ontario en 2023 (en anglais seulement)
Santé publique Ontario - Lyme Disease Maps: Most Recent Year (en anglais seulement)
Tick Bite Prophylaxis
Centers for Disease Control and Prevention
Information sur les zones à risque aux États-Unis
En Europe, les lignes directrices de sociétés savantes telles que la National Institute for Health and Care Excellence (NICE) (Angleterre) et la Haute autorité de santé (France) ne recommandent pas la PPE à la suite d’une piqûre de tique.
Dernière mise à jour : 21 juin 2024