Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Dépistage du cancer du col de l'utérus
Transition du test Pap au test VPH
Des travaux de transition du dépistage du cancer du col de l’utérus par le test Pap vers le test VPH comme test de première intention sont en cours au ministère de la Santé et des Services sociaux pour rendre disponible le test VPH dans toutes les régions. La technique de test VPH avec cytologie liquide permet de tester la présence de VPH et de faire un examen cytologique à partir d’un seul échantillon. Les grappes de laboratoires passeront d’un test Pap à un test VPH avec cytologie liquide réflexe au courant des prochains mois. Plus de détails sont disponibles dans l'avis de l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESSS) sur la transition entre test Pap et test VPH .
Les principaux changements entre les deux approches de dépistage sont les suivants :
- l’âge du début des dépistages a été fixé à 25 ans;
- le test VPH sera effectué tous les cinq ans.
L’âge de fin du dépistage demeure 65 ans. Le changement de pratique se fera de façon progressive au Québec. Cette progression peut être consultée dans la section Déploiement du test selon les grappes de laboratoires.
Les lignes directrices de 2011 relatives au dépistage du cancer du col de l’utérus par test Pap demeurent en vigueur tant qu’il n’y a pas eu d’avis contraire dans votre région ou votre établissement. Lorsque le test VPH est disponible dans votre région, il est recommandé d'offrir le dépistage avec ce test trois ans après le dernier test Pap réalisé. Ainsi, il n’est pas recommandé d’effectuer le dépistage avec le test VPH lorsqu'un dépistage avec le test Pap a été effectué il y a moins de trois ans (ou moins d'un an chez une personne immunosupprimée).
L’autoprélèvement pour réaliser le dépistage du cancer du col de l’utérus n’est pas disponible au Québec.
Début du dépistage à l’âge de 25 ans
Le changement de test de dépistage primaire (du test Pap au test VPH) s’accompagne d’un changement de l’âge minimal d’admissibilité pour commencer ce dépistage, ce qui n’engendre pas de diminution de la qualité du dépistage.
Le début du dépistage du cancer du col utérin par le test VPH à 25 ans a été recommandé par l’INESSS. Cette décision est soutenue par le fait que, chez les femmes de moins de 25 ans, les infections transitoires (autorésolutives) aux VPH sont fréquentes, et les cancers du col de l’utérus sont rares. Le dépistage des personnes de moins de 25 ans par un test VPH est donc susceptible de leur causer plus de torts que de bénéfices, sous la forme de résultats faux positifs, de visites médicales additionnelles, de colposcopies inutiles, de surdiagnostic, de surtraitement, de complications potentielles et de stress ou d’anxiété additionnels.
Il est à noter que l’Australie et le Royaume-Uni ont déjà adopté le test VPH comme test de dépistage en première intention, débutant à l’âge de 25 ans.
Intervalle de cinq ans entre les tests de dépistage
Le changement de test de dépistage primaire (du test Pap au test VPH) s’accompagne aussi d’un changement de fréquence du test. L’intervalle de cinq ans entre les dépistages a été recommandé par l’INESSS. L’Australie, les Pays-Bas, l’Italie et la Finlande ont aussi adopté cet intervalle.
Ce changement de pratique n'engendre pas de diminution de la qualité du dépistage. Effectivement, selon l’INESSS, le risque de détection de lésions précancéreuses ou de cancer pendant les cinq ans suivant un résultat de test VPH négatif est inférieur au risque de détecter des lésions précancéreuses ou un cancer pendant les trois ans suivant un résultat de test Pap négatif. Cela s’explique par la très longue période de latence pour l’apparition de lésions précancéreuses à la suite d’une infection par le VPH. Cette période peut effectivement atteindre 15 à 20 ans (voir schéma ci-dessous).
Plus précisément, un dépistage par test VPH tous les cinq ans est sécuritaire, car la valeur prédictive négative du test est très élevée. En effet, dans l'étude canadienne de la cohorte FOCAL-DECADE de 2021, la probabilité d’identifier une lésion de haut grade 10 ans après un seul résultat négatif au test VPH était inférieure à 1 %.
Lorsque le test de dépistage par détection des VPH est prescrit de façon plus rapprochée que tous les cinq ans, le nombre de faux positifs augmente sans amélioration significative du taux de détection des lésions précancéreuses ou des cancers. L’augmentation de la fréquence des dépistages par test VPH est donc susceptible de causer plus de torts que de bénéfices aux personnes dépistées, sous la forme de visites médicales additionnelles, de colposcopies inutiles, de surdiagnostic, de surtraitement, de complications potentielles et de stress ou d’anxiété additionnels. L’augmentation du nombre de références en colposcopie résultant de prescriptions pour un test VPH à des intervalles plus courts pourrait aussi occasionner des difficultés d’accès à la colposcopie selon les délais recommandés.
Histoire naturelle de l’infection par les VPH
Dernière mise à jour : 21 novembre 2023, 16:32