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Dix questions que tout le monde se pose au sujet de l'éducation à la sexualité

Pourquoi devrait-on faire de l’éducation à la sexualité à l’école?

La santé, incluant la santé sexuelle, est considérée comme un droit fondamental de la personne. Tous les jeunes devraient recevoir des services éducatifs et préventifs accessibles qui répondent à leurs besoins en matière d’éducation à la sexualité.

Depuis près de 40 ans, l’éducation à la sexualité fait partie de la mission de l’école québécoise. Une progression des contenus en éducation à la sexualité a été établie par le ministère de l’Éducation pour soutenir le développement de compétences essentielles chez les jeunes (p. ex. : capacité de réflexion et de résolution de problème, jugement critique, communication harmonieuse) et favoriser l’adoption de comportements sains, sécuritaires et responsables qui ont un impact positif sur la santé sexuelle et le bien-être des jeunes.

Une démarche structurée d’éducation à la sexualité constitue une stratégie efficace pour aider les jeunes à faire face à différentes situations de la vie en leur transmettant des informations adéquates en ce domaine et en leur fournissant des repères et des limites pour développer leur esprit critique par rapport à ce qu’ils voient et entendent.

Pourquoi est-il nécessaire de faire de l’éducation à la sexualité auprès de tous les jeunes?

Malgré les divergences d’opinions et de valeurs qui peuvent survenir en raison des variantes interculturelles associées aux expériences de vie, à la religion ou à l’éducation, il demeure essentiel de faire de l’éducation à la sexualité auprès de tous les jeunes parce qu’ils ont tous des préoccupations, des questions et des besoins en matière de sexualité.

Devant la masse d’informations souvent contradictoires auxquelles ils ont accès, ils peuvent avoir de la difficulté à se situer et à prendre des décisions éclairées concernant la sexualité.

Les jeunes n’ont-ils pas déjà accès à suffisamment d’informations en matière de sexualité?

Bien que la sexualité soit omniprésente dans l’environnement des jeunes (p. ex. : Internet, jeux vidéo, réseaux sociaux, télévision, musique, discussions entre amis), il ne s’agit pas d’une réelle démarche d’éducation à la sexualité leur permettant d’obtenir l’information adéquate pour développer certaines compétences personnelles et sociales nécessaires à l’expression d’une sexualité saine et responsable.

Des études démontrent que les jeunes accordent davantage de crédibilité aux informations transmises par leurs parents, leurs enseignants et enseignantes ou des professionnels et professionnelles qu’à celles transmises par le biais des médias, d’où la pertinence de miser sur une réelle démarche d’éducation à la sexualité.

Pourquoi ne pas laisser les parents s’occuper de l’éducation à la sexualité de leurs enfants?

À titre de premiers éducateurs, les parents ont un rôle à jouer en matière d’éducation à la sexualité auprès de leurs enfants. Ils les accompagnent et les soutiennent tout au long de leur développement, en plus d’agir comme modèles pour la transmission de valeurs et de connaissances.

Plusieurs parents discutent de questions touchant la sexualité avec leurs enfants. Il arrive toutefois que certains jeunes, tout comme leurs parents, puissent ressentir un malaise à parler ensemble de relations amoureuses et de sexualité. Pour répondre à leurs interrogations, les jeunes font alors appel à des sources d’information qui ne sont pas toujours fiables ni adéquates.

En matière d’éducation à la sexualité, le rôle de l’école est de transmettre aux jeunes de l’information juste et pertinente, de favoriser le développement de compétences personnelles et sociales et de leur offrir de multiples occasions de réfléchir et de clarifier leurs valeurs. Ce rôle est complémentaire à celui des parents. Plusieurs études démontrent que l’éducation à la sexualité à l’école donne lieu à une plus grande communication entre les parents et leurs enfants.

Pourquoi ne pas laisser l’infirmière scolaire s’occuper de l’éducation à la sexualité?

Il revient souvent à l’infirmière, avec sa formation et ses connaissances, d’aborder avec les jeunes certains contenus associés plus précisément à la dimension biologique de la sexualité (p. ex. : changements pubertaires, ITSS, contraception, grossesse, naissance). L’infirmière ne peut pas parler, à elle seule, de l’ensemble des contenus qui concernent la sexualité parce que l’éducation à la sexualité va bien au-delà de la prise en compte de la seule dimension biologique. En ce sens, l’éducation à la sexualité en milieu scolaire doit être partagée entre différentes ressources.

Est-il nécessaire d’être un expert en sexualité pour faire de l’éducation à la sexualité?

Non. Il s’agit plutôt de posséder les connaissances de base sur les contenus appropriés et adaptés aux caractéristiques du développement psychosexuel des jeunes qui sont essentiels à aborder.

Le rôle de l’enseignant, de l’enseignante ou de l’intervenant, intervenante est surtout de guider les jeunes dans leurs réflexions pour leur permettre d’acquérir des connaissances nécessaires au développement de compétences utiles en matière de sexualité.

Il peut être nécessaire d’orienter les jeunes vers des ressources spécialisées lorsque les préoccupations qu’ils manifestent exigent une intervention individuelle.

Les enseignants et les intervenants du milieu scolaire ont-ils réellement une influence?

Oui. Les enseignants et enseignantes et les intervenants et intervenantes sont des personnes significatives pour les jeunes. Ils sont des personnes-ressources qui, par leurs interventions, peuvent transmettre des connaissances adéquates et adaptées, en plus de livrer des messages axés sur le respect de soi et des autres et sur les rapports égalitaires.

De plus, au fil des ans, de nombreux programmes d’éducation à la sexualité offerts en milieu scolaire ont démontré des effets positifs sur les comportements et les attitudes des jeunes.

Doit-on faire de l’éducation à la sexualité dès le primaire?

Oui. Tous les enfants se posent des questions au sujet de la sexualité. Il s’agit de préoccupations légitimes et souvent différentes de celles des adolescents. Il est important pour les enfants de comprendre comment la sexualité se vit à travers la tête, le cœur et le corps. De plus, plusieurs notions abordées en classe permettent aux enfants de développer des compétences qui renforcent plusieurs facteurs de protection prévenant notamment les agressions sexuelles et favorisant les relations harmonieuses.

L’éducation à la sexualité répond aux besoins particuliers des enfants de manière progressive en tenant compte de leur âge et de leur développement psychosexuel. Au primaire, il s’agit surtout de les informer et de les faire réfléchir sur la croissance du corps humain, l’importance du respect de soi et des autres dans leur différence et leur diversité, les stéréotypes sexuels, les relations interpersonnelles, la puberté, l’éveil amoureux, les agressions sexuelles et les moyens de s’en protéger.

Parler de sexualité, est-ce seulement parler de comportements sexuels?

Non. La sexualité comporte cinq dimensions qui interagissent entre elles (biologique, psychoaffective, socioculturelle, relationnelle et morale). La sexualité ne se limite donc pas aux comportements sexuels. Parler de sexualité avec les jeunes, c’est parler d’une diversité de sujets qui concernent notamment le corps humain, les rôles et les stéréotypes sexuels, les changements associés à la puberté, l’image corporelle, la séduction, la vie affective et amoureuse, l’influence des médias et des nouvelles technologies, etc.

Parler de sexualité incitera-t-il les jeunes à être actifs sexuellement?

Non. Au contraire. Diverses recherches démontrent que les jeunes ayant eu accès à des contenus en éducation à la sexualité sont davantage portés à retarder leur première relation sexuelle, préférant attendre le moment jugé le plus opportun.

De plus, le silence ou l’évitement devant les questions des jeunes n’effacera pas leurs préoccupations. L’éducation à la sexualité a une influence positive sur l'adoption de pratiques sexuelles sécuritaires, sans inciter les jeunes à vivre leur sexualité de façon précoce.

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Dernière mise à jour : 09 mai 2024, 11:35

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