Tous les jeunes ont droit à une éducation à la sexualité qui répond à leurs besoins. Cette fiche contient des informations de base et des pistes d’intervention pour aider le personnel enseignant ou l’intervenant ou l’intervenante à aborder la sexualité avec les jeunes présentant une déficience intellectuelle.

Il est à noter qu’il existe différents types de déficience intellectuelle. Bien que les informations transmises dans cette fiche soient assez générales, elles peuvent ne pas correspondre à certaines réalités.

Quelques caractéristiques à considérer chez cette clientèle

• L’âge mental ou social peut être différent de l’âge physique.
• Il y a souvent un manque de connaissances par rapport à la sexualité. L’accès à des ressources éducationnelles appropriées est plus limité et les parents et le personnel enseignant sont souvent moins enclins à leur transmettre de l’information adéquate à ce sujet.
• Les parents ou le tuteur sont souvent très présents. Il y a donc moins d’occasions pour avoir de l’intimité et vivre des contacts intimes.
• Les jeunes peuvent avoir tendance à accorder leur confiance plus facilement et à être influençables. Ils seraient ainsi plus à risque de vivre une agression sexuelle.
• Les normes sociales ne sont pas toujours claires et intégrées, en ce qui concerne notamment la notion de public et privé, les comportements appropriés au regard de la séduction, de l’amour et de la sexualité.

L’éducation à la sexualité devrait viser :

• le développement de l’estime de soi;
• l’enseignement des habiletés sociales;
• l’enseignement des faits concernant la sexualité (le corps, les sentiments et les émotions).

Sujets prioritaires à aborder

Bien que certains sujets apparaissent plus prioritaires, d’autres associés à la sexualité demeurent importants et doivent être abordés en fonction du niveau de développement psychosexuel des jeunes (corps humain, naissance, image corporelle, médias, nouvelles technologies et sexualité, orientation sexuelle, puberté, relation sexuelle, stéréotypes et rôles sexuels, violence dans les relations amoureuses).

• Globalité de la sexualité humaine : ce qu’est la sexualité et ce qu’on ressent à l’idée de l’aborder en groupe.
• L’intimité : la sienne et celle de l’autre. Ce qui est public et ce qui est privé. Endroits propices à l’intimité.
• L’affirmation de soi et le consentement : reconnaître ce que je veux et ce que je ne veux pas. Savoir comment le dire.
• La séduction et les relations amoureuses : droit d’avoir une vie affective et amoureuse. Séduction appropriée. Différence entre amour et amitié. Avec qui on peut partager sa sexualité.
• ITSS et contraception : principaux modes de transmission. Mesures préventives. Utilisation du condom.
• Ressources : à qui on peut se confier. Avec qui on peut parler de sexualité.

Quelques trucs pour l’animation

• Prendre le temps de se présenter et d’introduire le sujet qui peut susciter des réactions.
• Établir des règles de discussion simples avec les jeunes. Il est possible de réaliser une version simplifiée des règles de fonctionnement pour une intervention en matière d’éducation à la sexualité.
• Privilégier les questions simples et directes. Une question à la fois.
• Utiliser des supports visuels (dessins) pour départager les concepts ou les actions à privilégier.
• Ne pas hésiter à répéter et à répéter encore!
• Ne pas surcharger les élèves d’informations. Une chose à la fois.
• Encourager la participation des parents ou des tuteurs autant que possible. Ces derniers ont un rôle primordial à jouer dans l’éducation à la sexualité de leurs enfants. Leurs attitudes sont déterminantes pour promouvoir une sexualité saine et responsable auprès de leur jeune.