Ministère de la Santé et des Services sociaux

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Portrait sur la sexualité des jeunes du secondaire au Québec

Relations amoureuses

L’éveil amoureux et sexuel apparaît avec l’arrivée de la puberté. Au cours de l’adolescence, les jeunes ressentent le désir de plaire et l’envie d’être amoureux. Nombre d’entre eux accordent une plus grande importance aux relations amoureuses, c’est-à-dire aux liaisons fondées sur une attirance réciproque et dans lesquelles les partenaires éprouvent un sentiment d’affection et d’attachement. La relation amoureuse favorise un engagement dans l’intimité émotionnelle et physique qui contribue à l’affirmation de l’identité et à l’expérimentation sexuelle.

Selon l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017 (EQSJS), parmi les élèves de 14 ans et plus fréquentant les écoles secondaires du Québec, environ 43 % mentionnent avoir eu une relation amoureuse au cours des 12 mois précédant l’enquête, soit une proportion comparable entre les garçons et les filles.

Comportements sexuels

Types de relations sexuelles

La relation sexuelle est un rapprochement intime entre partenaires consentants. Elle peut inclure des baisers, des touchers et des caresses, et ne se limite pas à la pénétration. Seule la relation sexuelle consentante, qu’elle soit vaginale, orale ou anale, a été considérée dans la dernière édition de l’EQSJS.

Parmi les élèves de 14 ans et plus fréquentant les écoles secondaires du Québec (données pour 2016-2017), environ :

  • 50 % des garçons et 40 % des filles ont eu une première relation sexuelle vaginale avant l’âge de 17 ans.
  • 33 % ont déjà eu au moins une relation sexuelle consensuelle, qu’elle soit vaginale, orale ou anale. À cet égard, les garçons ne se distinguent pas significativement des filles. Ce pourcentage va d’environ 19 % en 1re ou 2e secondaire à près de 49 % en 5e secondaire. Parmi les élèves ayant déjà eu au moins une relation sexuelle consensuelle :
    • 30 % ont eu au moins une relation sexuelle orale;
    • 27 % ont eu au moins une relation sexuelle vaginale;
    • 6 % ont eu au moins une relation sexuelle anale.

Première fois

Contrairement à la croyance populaire, l’âge médian à la première relation sexuelle orale ou vaginale se situe entre 16 et 17 ans, une observation qui n’aurait pas changé depuis 1980, selon les données de l’étude PIXEL.

Comportements sexuels risqués

Relations sexuelles précoces

Les relations sexuelles précoces sont celles qui surviennent avant l’âge de 14 ans. La précocité des activités sexuelles peut influencer l’adoption de comportements sexuels risqués chez les jeunes et contribuer à augmenter le risque de contracter une ITS ou de vivre une grossesse non planifiée.

Parmi les élèves de 14 ans et plus fréquentant les écoles secondaires du Québec (données pour 2016-2017), environ 7 % ont eu leur première relation sexuelle avant l’âge de 14 ans, qu’elle soit vaginale, orale ou anale, soit une proportion plus importante chez les garçons (7,5 %) que chez les filles (5,9 %).

Relations sexuelles non protégées

Les relations sexuelles non protégées chez les jeunes sont la principale cause des infections transmissibles sexuellement (ITS) et des grossesses non planifiées.

Parmi les élèves de 14 ans et plus fréquentant les écoles secondaires du Québec et ayant déjà eu une relation sexuelle vaginale au cours de leur vie, environ 40 % n’ont pas utilisé le condom lors de leur dernière relation sexuelle de ce type.

Nombre de partenaires

Le nombre de partenaires sexuels constitue un facteur de risque d’ITS et de grossesses non planifiées.

Parmi les élèves de 14 ans et plus fréquentant les écoles secondaires du Québec et ayant déjà eu une relation sexuelle (données pour 2016-2017), environ 31 % déclarent avoir eu trois partenaires différents ou plus au cours de leur vie, soit une proportion plus importante chez les garçons (33 %) que chez les filles (29 %).

Grossesses et interruptions volontaires de grossesse

Les grossesses à l’adolescence sont préoccupantes, considérant qu’à cette période de la vie, elles sont rarement planifiées. Qu’elles soient menées à terme ou interrompues, les grossesses précoces, c’est-à-dire avant l’âge de 18 ans, peuvent être une source de stress importante pour les jeunes, en plus d’occasionner des problèmes de décrochage scolaire, de précarité économique et de santé mentale.

  • En 2020, on a répertorié 833 grossesses chez les adolescentes âgées de 14 à 17 ans.
  • En 2018, le taux annuel moyen de grossesse chez les femmes âgées de 14 à 17 ans était de 5,5 pour 1 000 femmes. Cela équivalait à 880 grossesses.
  • De 2010 à 2018, chez les adolescentes de 14 à 17 ans, une tendance à la baisse est observée. Le taux de grossesses a diminué, passant de 10,8 à 5,5 grossesses pour 1 000 femmes. Malgré cette baisse importante, on remarque qu’à partir de 2016, le taux de grossesses s’est stabilisé, oscillant entre 5,8 et 5,5 grossesses pour 1 000 femmes.
  • En 2020, le taux annuel moyen d’interruption volontaire de grossesse (IVG) chez les femmes âgées de 14 à 17 ans était de 3,6 pour 1 000 femmes. Cela équivalait à 586 IVG.
  • Entre 2010 et 2020, le taux d’IVG observé chez les jeunes de 10 à 17 ans est à la baisse. Il a diminué de 7,8 à 3,6 pour 1 000 femmes. On remarque toutefois qu’à partir de 2016, le taux d’IVG est resté plutôt stable, variant entre 4,2 et 3,6 pour 1 000 femmes.

Infections transmissibles sexuellement (ITS)

Les infections transmissibles sexuellement (ITS) peuvent être prévenues de manière efficace par l’utilisation du condom.

La chlamydia et la gonorrhée sont les infections bactériennes les plus fréquentes chez les jeunes. Elles se transmettent lors de contacts sexuels non protégés par voies orale, vaginale ou anale. Chez la plupart des gens, elles ne présentent aucun symptôme. Elles peuvent être contractées à répétition et entraîner des séquelles importantes sur la santé physique, tant chez les filles que chez les garçons, si elles ne sont pas traitées de manière adéquate. Elles peuvent aussi engendrer des conséquences non négligeables sur la santé psychologique des jeunes.

En 2021, chez les jeunes 12 à 17 ans :

  • 1 614 ont reçu un diagnostic de chlamydia, soit un taux de 304 pour 100 000 jeunes. Il y a plus de cas rapportés chez les filles (1 356) que chez les garçons (249);
  • 131 jeunes ont reçu un diagnostic de gonorrhée, soit un taux de 25 pour 100 000. Il y a plus de cas rapportés chez les filles (84) que chez les garçons (47).

Violence

Violence dans les relations amoureuses

La violence dans les relations amoureuses est une réalité bien présente chez les jeunes. Qu’elle soit physique, psychologique ou sexuelle, elle peut entraîner des conséquences graves sur la santé qui peuvent persister longtemps après l’exposition.

Parmi les élèves du secondaire qui ont eu une relation amoureuse au cours des 12 derniers mois précédant à l'EQSJS, 36 % ont vécu au moins une forme de violence (psychologique, physique ou sexuelle) de la part de leur partenaire.

Lorsqu’on détaille selon la forme de violence subie, on constate, parmi les élèves du secondaire ayant eu au moins une relation amoureuse au cours des 12 derniers mois, qu’environ :

  • 28 % ont vécu de la violence psychologique dans leur relation amoureuse;
  • 14 % ont vécu de la violence physique de la part de leur partenaire;
  • 11 % ont vécu de la violence sexuelle de la part de leur partenaire;
  • 18 % ont été à la fois victimes et auteurs de violence;
  • 6 % ont infligé de la violence à leur partenaire, mais n’en ont pas été victimes;
  • 18 % ont été victimes de violence sans en infliger.

À ce sujet, la violence sexuelle inclut les baisers forcés, les attouchements sexuels et les relations sexuelles forcées.

Agressions sexuelles

« Une agression sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas, notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective ou du chantage. Il s’agit d’un acte visant à assujettir une autre personne à ses propres désirs par un abus de pouvoir, par l’utilisation de la force ou de la contrainte, ou sous la menace implicite ou explicite. Une agression sexuelle porte atteinte aux droits fondamentaux, notamment à l’intégrité physique et psychologique et à la sécurité de la personne. »

— Stratégie gouvernementale pour prévenir et contrer les violences sexuelles

Parmi les élèves fréquentant les écoles secondaires du Québec, environ 6 % ont eu au moins une relation sexuelle forcée, qu’elle soit vaginale, orale ou anale, au cours de leur vie, soit une proportion plus importante chez les filles (10 %) que chez les garçons (2,1 %).

La question de l’agression sexuelle a été abordée exclusivement sous l’angle de la « relation sexuelle forcée », que ce soit par un pair ou un adulte. Cette donnée sous-estime le nombre réel de victimes d’agressions sexuelles puisque les baisers forcés et les attouchements sexuels n’ont pas été considérés. Notons que cette donnée ne tient pas compte des agressions sexuelles entre partenaires au sein d’une relation amoureuse.

Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017 (EQSJS), Institut de la statistique du Québec (ISQ).

Lambert, G.; Mathieu-Chartier, S.; Goggin, P.; Maurais, E. et les membres de l'équipe PIXEL. Portrait de la santé sexuelle des jeunes adultes québécois, Étude PIXEL, Institut national de santé publique du Québec, 2017, p. 141, citant Netting et Burnette, 2004, cité dans Blais, M.; Raymond, S.; Manseau, H. et Otis, J. « La sexualité des jeunes Québécois et Canadiens. Regard critique sur le concept d’“hypersexualisation” », Globe : Revue internationale d’études québécoises, 2009, 12(2):23.

LSPQ, fichier provincial des MADO.

Direction régionale de santé publique de Montréal du CIUSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (2017). Plan d’action régional intégré de santé publique de Montréal, Offre de services détaillée 2016-2021, 161 pages.

Rapport de l'onglet Plan national de surveillance produit par l'Infocentre de santé publique à l'Institut national de santé publique du Québec, le 27 février 2023 à 16:44 et à 16:46.

Direction de santé publique de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, 2014.

État de situation sur la santé des Montréalais et ses déterminants, 2014.

Stratégie gouvernementale intégrée pour contrer la violence sexuelle, la violence conjugale et Rebâtir la confiance 2022-2027.

Dernière mise à jour : 09 mai 2024, 11:35

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