Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Situations universelles
Insuffisance respiratoire
Indication
Tableau clinique d’insuffisance respiratoirevoir la note 1.
1. Tableau clinique d’insuffisance respiratoire, se référer à Appréciation de la sévérité de la difficulté respiratoire.
Objectifs de soins
- Identifier l’insuffisance respiratoire.
- Optimiser la perméabilité des voies respiratoires.
- Améliorer la performance ventilatoire et assurer une oxygénation adéquate.
Interventions
Si le patient est à « A-V » :
- Entreprendre l’assistance ventilatoire :
- Si le patient fait partie de la clientèle adulte, favoriser l’utilisation d’un dispositif de ventilation à pression positive continue (CPAP) (voir la technique Assistance ventilatoire);
- Administrer de l’oxygène à haute concentration pendant la préparation du matériel.
Si le patient est à « P-U » :
- Entreprendre l’assistance ventilatoire en favorisant dès que possible l’utilisation d’un dispositif de ventilation à pression positive procurant au patient une FiO2 à 1,0 (voir la technique Assistance ventilatoire).
- Considérer la possibilité d’une intoxication aux opioïdes (voir le protocole Intoxication).
- Chez le patient à « U » et sans réflexe de déglutition, considérer l’intubation (voir la technique Intubation) :
- Avant l’intubation, effectuer une préoxygénation (sauf en situation traumatique).
Considérer
- Obstruction des voies respiratoires supérieures par un corps étranger.
- Bronchoconstriction.
- Dyspnée d’origine cardiaque.
Remarques
S’assurer de la perméabilité des voies respiratoires avant d’entreprendre une assistance ventilatoire.
En présence de respirations spontanées et d’insuffisance respiratoire, assurer la ventilation en tentant de synchroniser celle-ci avec les inspirations du patient. S’assurer de respecter le ratio minimum (ventilations/minute) de l’ILCOR. Le paramédic doit éviter d’assister une tachypnée compensatoire (sans signe d’insuffisance).
Réappréciation et surveillance clinique
Surveiller fréquemment le niveau de conscience du patient, la saturométrie, le monitorage cardiaque et le pouls.
Lors d’une assistance ventilatoire chez le patient à « P-U », il est nécessaire d’installer les électrodes de défibrillation et d’effectuer une surveillance étroite du pouls (toutes les minutes).
Si le patient est intubé, une surveillance de l’ETCO2 est requise :
- Une chute importante de l’ETCO2 doit être suivie par une prise de pouls;
- Une augmentation de l’ETCO2 peut traduire une hypoventilation.
Si le patient s’éveille et qu’il présente un réflexe de déglutition, procéder au retrait du dispositif d’intubation (voir la technique Intubation).
Préoxygénation (intubation, évacuation)
La préoxygénation doit être effectuée uniquement en situation médicale et lorsque le paramédic prévoit l’interruption d’une assistance ventilatoire.
Elle s’effectue à l’aide d’une assistance ventilatoire avec une FiO2 à 1,0, pendant une durée minimale de trois minutes, qui peut être prolongée jusqu’à cinq minutes afin d’atteindre les valeurs cibles.
Lors de la préparation de l’intubation, la préoxygénation a pour objectif d’obtenir une valeur cible de SPO2 ≥ 96 %.
Lors de l’évacuation (que le patient soit intubé ou non intubé), une préoxygénation doit être effectuée si le paramédic objective une désaturation significative par rapport à la meilleure valeur obtenue lors de l’intervention précédant l’évacuation (la désaturation est considérée significative si la meilleure valeur obtenue précédent l’évacuation était ≥ 96 % et que la saturation diminue sous 93 % ou si la meilleure valeur obtenue précédent l’évacuation était < 96 % et que la saturation diminue de 3 % et plus). La préoxygénation a pour objectif d’obtenir une valeur cible de SPO2 ≥ 96 % ou, à défaut, de rétablir la meilleure valeur obtenue durant l’intervention précédant l’évacuation. Si durant l’évacuation la SPO2 ne peut être laissée en place en continu et que l’assistance ventilatoire est interrompue pendant plus d’une minute, cesser l’évacuation afin de vérifier la valeur de SPO2.
Voies respiratoires compromises (non perméables)
En présence de trois gestions successives des voies respiratoires qui s’avèrent infructueuses (régurgitations du bol alimentaire, saignement, etc.), il est acceptable de suspendre les tentatives de ventilation et d’intuber le patient dès que possible. En présence d’une obstruction des voies respiratoires par un corps étranger, le paramédic ne doit pas intuber le patient et doit plutôt se référer au protocole Obstruction des voies respiratoires supérieures par un corps étranger.
DAVG
Si les indications sont présentes, le dispositif de ventilation à pression positive continue (CPAP) peut être utilisé même si la TAS ne peut être documentée.
Trachéotomie
Si le patient est porteur d’une trachéotomie et qu’il requiert une assistance ventilatoire ou une intubation, se référer à la technique Trachéotomie.
Ratio d’assistance ventilatoire
Voir la section Situations de réanimation – Principes généraux.
Liens connexes
Protocoles associés :
- Accident de plongée
- Adaptation des protocoles d’intervention en situation MRSI
- Altération de l’état de conscience
- Appréciation de la condition clinique (générale)
- Arrêt cardiorespiratoire avec DAVG
- Blessures traumatiques
- Convulsions
- Problèmes de comportement
- Retour à la circulation spontanée
- Saturométrie et oxygénation
Dernière mise à jour : 26 mars 2024, 13:41