Ministère de la Santé et des Services sociaux

Information pour les professionnels de la santé

Vapotage

Mise en garde contre les produits de vapotage avec ou sans nicotine

Cette mise en garde a été émise le 25 novembre 2019.

Elle vise spécifiquement les produits de vapotage avec ou sans nicotine. Pour des indications relatives aux produits de vapotage de cannabis, consultez la mise en garde contre le vapotage de cannabis.

On entend par « produits de vapotage avec ou sans nicotine » tout dispositif électronique qui diffuse une solution liquide sous forme de vapeur inhalée par l’utilisateur, reproduisant l’action de fumer. Aux fins de cette mise en garde, ce terme comprend également les autres produits équivalents tels que les cigarettes, les cigares, les boîtes et les pipes électroniques ainsi que les cartouches de liquide. Les produits de vapotage peuvent contenir de nombreux produits chimiques. La plupart des substances de vapotage disponibles sur le marché sont aromatisées et contiennent de la nicotine.

Depuis l’arrivée des produits de vapotage sur le marché au Québec, le ministère de la Santé et des Services sociaux suit de près leur évolution. Dès 2012, le directeur national de santé publique mettait en garde la population contre ces produits, en l’invitant à s’abstenir d’en faire l’usage, jusqu’à ce que soient mieux compris les impacts de leur consommation sur la santé. Plusieurs autres actions ont été posées depuis pour mieux encadrer les produits de vapotage, informer et protéger la population. Ces produits ont notamment été soumis aux mêmes règles que les produits du tabac dans la Loi concernant la lutte contre le tabagisme Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre., des campagnes de prévention du vapotage chez les jeunes ont été diffusées, des outils et des projets terrain ont été développés, etc.

La situation a évolué rapidement au cours des dernières années et les données tirées d’enquêtes récentes révèlent que les produits de vapotage sont de plus en plus populaires, particulièrement chez les jeunes. Au Québec, en 2016-2017, 26 % des élèves du secondaire avaient déjà utilisé une cigarette électronique et 10 % des élèves du secondaire en avaient fait usage dans les 30 derniers jours selon l’Enquête canadienne sur le tabac et les drogues chez les élèves. Cette situation est très préoccupante, considérant notamment que les jeunes sont particulièrement vulnérables à la nicotine, substance présente dans la majorité des dispositifs de vapotage. En effet, la nicotine peut altérer le développement du cerveau, nuire à leur mémoire et à leur concentration, en plus de créer une dépendance.

Parallèlement, au cours des derniers mois, plus de 2000 cas de maladies pulmonaires liés au vapotage (MPAV) ont été signalés aux États-Unis, et plusieurs dizaines de décès ont été confirmés. Une grande proportion des personnes touchées est âgée de moins de 35 ans. La grande majorité (86 %) des personnes touchées a rapporté avoir fait usage de produits contenant des cannabinoïdes et un bon nombre (64 %) ont rapporté avoir fait usage de produits avec nicotine. Certains ont fait usage des deux substances, d’autres en ont fait un usage exclusif. Au Québec, trois cas de MPAV ont également été confirmés plus récemment. Ces cas sont associés à l’usage de produits de vapotage légaux contenant de la nicotine. À ce jour, la cause de ces maladies demeure indéterminée. Aucun produit, ingrédient ou composant ne semble émerger comme étant la cause unique et les causes pourraient être multiples. Plusieurs substances et produits sont sous enquête actuellement. L’état de la situation sur les maladies pulmonaires liées au vapotage peut être consulté dans la page Maladies pulmonaires associées au vapotage.

Certaines études soutiennent que les cigarettes électroniques aideraient à gérer les symptômes de sevrage et faciliteraient ainsi le renoncement au tabac. Cependant, le nombre restreint d’études rigoureuses ne permet pas de statuer sur l’efficacité des produits de vapotage pour cesser de fumer. Pour qu’un produit soit officiellement reconnu comme une aide à la cessation tabagique, il doit être homologué comme tel par Santé Canada. À ce jour, aucun fabricant de produits de vapotage n’a obtenu l’approbation des autorités fédérales. Rappelons que la consommation combinée de produits de vapotage et de produits de tabac conventionnels n’est pas conseillée. En effet, il n’existe aucun seuil sécuritaire de consommation de produits de tabac conventionnels. De plus, l’impact des produits de vapotage sur la santé à court et à long terme des utilisateurs et sur celle de ceux qui en respirent les aérosols est peu documenté.

Recommandations

Considérant les événements récents très préoccupants et sur la base des données scientifiques crédibles disponibles, le directeur national de santé publique du Québec met en garde la population contre les produits de vapotage. Il invite les Québécois à s’abstenir de faire usage des produits de vapotage, qu’ils contiennent ou non de la nicotine. Plus spécifiquement, il recommande :

  • aux jeunes, aux femmes enceintes, aux non-fumeurs, incluant les anciens fumeurs, de s’abstenir d’utiliser les produits de vapotage, qu’ils contiennent ou non de la nicotine;
  • aux fumeurs qui s’engagent dans une démarche de renoncement au tabac de recourir aux aides pharmacologiques reconnues par Santé Canada, ainsi qu’aux services de soutien nationaux gratuits disponibles :
    • ligne téléphonique 1-866-JARRETE
    • site J’ARRÊTE : www.jarrete.qc.ca Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre.
    • centres d’abandon du tabagisme (CAT)
    • Service de Messagerie texte pour Arrêter le Tabac (SMAT)
  • aux utilisateurs de produits de vapotage :
    • de ne pas recommencer à fumer des cigarettes s’ils utilisent des produits de vapotage avec nicotine pour arrêter;
    • de faire de l’abandon des produits de vapotage leur prochaine étape;
    • de communiquer avec un professionnel de la santé pour obtenir des conseils pour arrêter de vapoter;
    • d’éviter de modifier ou d’utiliser les dispositifs et les liquides de vapotage d’une manière non prévue par le fabricant;
    • de surveiller l'apparition de symptômes de maladie pulmonaire comme de la toux, un essoufflement ou une douleur thoracique et de consulter un médecin sans tarder au besoin.

La situation entourant les produits de vapotage est appelée à évoluer et continuera de faire l’objet d’une surveillance étroite par le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Liens connexes

Pour obtenir plus d’information sur le vapotage, consultez les pages suivantes :

Références

DIEMERT, Lori, Dina BAYOUMY, Hayley PELLETIER, Robert SCHWARTZ et Shawn O'CONNOR. E-Cigarette Use for Smoking Cessation: Scientific Evidence and Smokers’ Experiences Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre.. Unité de recherche sur le tabac de l’Ontario, 2019, p. 1‑15. (en anglais seulement)

MONTREUIL, Annie et Michèle TREMBLAY. Mesures règlementaires visant à réduire l’accessibilité et l’attrait des produits de vapotage pour les jeunes Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre.. Institut national de santé publique, 2019, p. 1-42.

Dernière mise à jour : 25 novembre 2019, 08:00

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