À ce jour,

• 48 conseillers en vaccination ont été formés;
• 97 % des 20 conseillers équivalent temps complet (ETC) prévus dans la phase 1, correspondant à des postes permanents, sont en fonction.

À la suite de l’intervention des CEV, plus de 22 000 parents ont été rejoints par le programme EMMIE (phase 1).

Résultats préliminaires du suivi de la phase 1 de l’implantation du programme EMMIE

À l’aide des données compilées par les CEV, une première analyse de l’impact de l’intervention proposée auprès des parents a pu être faite dès l’été 2018.

Effets sur les connaissances des parents

• Seulement 6 % des parents ne se sentent pas suffisamment informés sur les vaccins pour prendre la décision de faire vacciner leur enfant après l’intervention, contre 43 % avant l’intervention.

Impact de l’intervention d’entretien motivationnel (EM) sur l’intention de faire vacciner son enfant et sur les scores d’hésitation à la vaccination

En comparant les données recueillies avant et après l’intervention (EM), on remarque :

• Une augmentation globale de 11,5 % de l’intention de faire vacciner son enfant (76,3 % à 87,8 %);
• Une diminution significative de 29 % des scores d’hésitation à la vaccination (25 % à 17,8 %);
• Une diminution significative de 7,2 % de la proportion de parents présentant un fort niveau d’hésitation (13,6 % à 6,4 %).

Acceptabilité du programme selon les parents

• Le pourcentage de parents approchés par les CEV représente en moyenne 92 % du total des nouveaux parents et varie entre 70 % et 100 % selon les établissements;
• Le pourcentage de parents ayant accepté l’intervention (EM) représente en moyenne 96 % du total des nouveaux parents et varie entre 75 % et 100 % selon les établissements;
• Globalement, moins de 1,5 % des parents refusent l’intervention.

Satisfaction des parents au regard du programme

• 95 % des parents ont apprécié participer au programme;
• 96 % des parents recommandent que ce programme soit offert à tous les nouveaux parents;
• 98 % des parents estiment que le conseiller a respecté leur point de vue par rapport à la vaccination.

En utilisant les données citées ci-dessus, on peut penser qu’à la suite de l’intervention des CEV dans le cadre de la phase 1, près de 3 000 enfants de plus seraient vaccinés chaque année et donc mieux protégés contre les maladies évitables par la vaccination (MEV).

Un important défi à relever : optimiser l’intervention des CEV dans les unités de soins néonataux

Le séjour à l’unité de soins néonataux s’avère être une période difficile et stressante pour les parents. L’intervention du CEV est offerte lorsque le bébé obtient son congé de l’hôpital, qui est un moment où de nombreuses interventions sont réalisées et une multitude de consignes et de conseils sont donnés aux parents.

Les enfants nés prématurément sont particulièrement vulnérables aux risques infectieux, dont certains sont évitables par la vaccination. Cette vulnérabilité particulière résulte essentiellement du faible taux d’anticorps à la naissance et de la rapidité avec laquelle les anticorps d’origine maternelle disparaissent. Il est important de rejoindre les parents de ces nouveau-nés afin de leur offrir un échange ouvert sur la vaccination et de les soutenir dans leur décision de faire vacciner leur enfant.

Certaines embûches d’ordre opérationnelles ont été notées, ce qui rend difficile le contact avec les parents des nouveau-nés suivis en néonatalogie :

• La date du congé n’est pas toujours bien déterminée;
• La charge de travail des infirmières en néonatalogie est très lourde;
• Les parents se sentent débordés et préoccupés par la santé de leur nouveau-né.

Certains établissements ont mis en place des outils ou des processus pour faciliter le travail des CEV dans les unités de soins néonataux, en tenant compte des enjeux particuliers de ce département, par exemple :

• Tous les matins, les CEV se procurent une liste des patients présents à l’unité de soins intermédiaires auprès du commis de l’unité de soins néonataux;
• Les CEV planifient un rendez-vous avec les parents quelques jours avant la date prévue du congé du bébé. La journée même du congé hospitalier semble trop chargée émotivement pour discuter de la vaccination;
• L’intervention EMMIE faite par les CEV est incluse dans la liste des actions à faire (check-list) lors du départ d’un bébé de l’unité de néonatalogie;
• D’autres établissements développent un plan d’action et de communication afin que les services de maternité et l’unité de soins néonataux soient mieux harmonisés quant à l’offre du programme EMMIE.

Quelques témoignages inspirants

« Un échange ouvert sur la vaccination avec les parents d'un nouveau-né particulièrement vulnérable pourrait vraiment améliorer le futur de cet enfant! »

— François Boucher, MD, FRCPC, chef du Service d’Infectiologie pédiatrique, Centre mère-enfant Soleil du CHU de Québec

« Le programme EMMIE a été mis de l’avant dans la perspective de rejoindre tous les parents de nouveau-né. Afin de relever le défi d’offrir un échange sur la vaccination aux parents d’enfants les plus vulnérables, tous les acteurs terrains ont un rôle déterminant afin d’optimiser les interventions des conseillers en vaccination dans les unités de soins néonataux. »

— Monique Landry MD, médecin-conseil, responsable du Protocole d’immunisation du Québec (PIQ), Direction de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses, Direction adjointe de la protection de la santé publique, ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec

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