Ministère de la Santé et des Services sociaux

Information pour les professionnels de la santé

Surveillance des maladies d'intérêt transmises par des moustiques au Québec

Les virus du sérogroupe Californie

Épidémiologie

Les virus du sérogroupe Californie (VSC) sont présents à travers le monde, sous des climats et dans des habitats très variés.

Le virus de Jamestown Canyon (VJC) et le virus Snowshoe hare (VSSH) sont les plus répandus au Canada. Ils circulent dans toutes les provinces et tous les territoires. Le risque d’exposition aux moustiques vecteurs de ces virus (appartenant aux genres Aedes et sous-genre Ochlerotatus) est présent pendant toute la période d’activité des moustiques, soit généralement de mai à octobre.

Surveillance entomologique

En 2016, le ministère de la Santé et des services sociaux a intégré ponctuellement la surveillance des VSC aux activités de surveillance du virus du Nil occidental (VNO). Cette surveillance a été réalisée dans 11 régions du Québec.

Seuls deux des 91 pools de moustiques analysés étaient positifs pour le VSSH. Ils provenaient de la station de Val-d’Or en Abitibi-Témiscamingue.

Surveillance humaine

Au Québec, jusqu’en octobre 2019, seules les encéphalites transmises par arthropodes (ETA) étaient des maladies à déclaration obligatoire (MADO), soit les infections affectant le système nerveux central telles que les encéphalites, méningites ou méningo-encéphalites. Depuis la mise en vigueur du nouveau Règlement d’application de la Loi de la santé publique le 17 octobre 2019, toutes les infections par les VSC sont à déclaration obligatoire par les laboratoires. De plus, les arboviroses neuroinvasives sont à déclaration obligatoire par les médecins et ne se limitent plus seulement aux atteintes du système nerveux central (anciennement appelées les ETA).

Entre 2006 et 2015, seulement trois cas d’encéphalite dus aux VSC ont été déclarés dans deux régions. En 2016, cinq cas d’encéphalite causée par le VJC ont été déclarés dans quatre régions. Un signalement d’un agrégat de quatre cas de myosite a été fait par la direction de santé publique de la Capitale-Nationale. Une infection par le VJC a été confirmée pour deux de ces cas.

Dans le cadre d’une vigie exploratoire de toutes les infections causées par les VSC, mise en place en 2017 afin de mieux apprécier l’ampleur du phénomène, 82 cas d’infections ont été identifiés. Parmi eux, 31 cas répondaient à la définition de MADO d’ETA. Ces personnes provenaient de 12 régions du Québec.

Entre 2018 et 2022, le nombre de cas déclarés varie entre 11 et 24 cas par an, avec une moyenne de 17 cas.

En 2022, 15 cas d’infection aux VSC ont été déclarés, soit 1 cas confirmé et 14 cas probables. L’acquisition probable était au Québec pour 13 de ces cas, principalement dans les régions de la Montérégie et de la Mauricie-Centre-du Québec, mais également dans les Laurentides et la Capitale-Nationale. Parmi ces 15 cas, 11 étaient associés au VJC et 3 au VSSH. L’étiologie est demeurée indéterminée pour un cas. Les infections sont survenues chez 9 femmes et 6 hommes, âgés entre 17 et 81 ans. L’âge médian était de 52,6 ans.

Ces données de surveillance indiquent que les VSC sont présents dans presque toutes les régions du Québec.

Pour plus d’informations, consultez les Flash Vigie de septembre 2018 et de juin 2019.

Symptômes

La période d’incubation peut varier de 2 à 14 jours. La majorité des personnes infectées par le VSC ne présente aucun symptôme. Lorsque présents, les symptômes peuvent aller d’une fièvre légère à une atteinte du système nerveux central telle qu’une encéphalite, une méningite, une méningo-encéphalite ou une myélite.

Les symptômes les plus fréquents sont :

  • de la fièvre;
  • une céphalée;
  • de la fatigue;
  • des myalgies ou arthralgies;
  • des nausées parfois accompagnées de vomissement, de diarrhée ou de douleurs abdominales.

L’atteinte du système nerveux central peut accompagner ou suivre la présence de symptômes infectieux non spécifiques. Les symptômes observés dépendent alors des tissus touchés :

  • les méninges;
  • l’encéphale (le cerveau, le tronc cérébral et le cervelet);
  • la moelle épinière.

L‘atteinte peut être focale ou diffuse :

  • raideur de la nuque;
  • difficultés d’élocution;
  • photophobie (peur de la lumière);
  • paresthésies;
  • convulsions;
  • confusion;
  • paralysie, etc.

Complications et séquelles

Bien que la plupart des personnes atteintes d’encéphalite virale du sérogroupe Californie se rétablissent complètement, des séquelles neurologiques de longue durée ont été répertoriées telles que :

  • des changements de comportements;
  • des difficultés d’apprentissage;
  • des déficits cognitifs, dont une démence ou une incapacité motrice invalidante.

Rarement, l’infection par un VSC entraîne le décès.

Pour plus d’informations, consultez la page Les bunyavirus au Canada  de l’Agence de la santé publique du Canada.

Diagnostic

Pour plus d’informations sur les analyses diagnostiques disponibles, référez-vous au Guide de services du Laboratoire de santé publique du Québec (INSPQ)  et du Laboratoire national de microbiologie . Il est important de fournir l’information clinique et épidémiologique complète.

Traitement

Aucun traitement spécifique n’est disponible pour les VSC.

Dernière mise à jour : 05 juillet 2023

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