Les raisons de visite entourant une situation d’agression sexuelle peuvent survenir dans n’importe quelle installation du RSSS. Toutefois, certains de ces milieux sont identifiés comme centres désignés pour l’intervention médicosociale auprès des victimes d’agression sexuelle. Il existe près de 80 centres désignés au Québec, généralement situés dans des urgences de centre hospitalier et offrant donc une accessibilité 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Le MSSS présente un Portrait des ressources désignées  en cas d’agression sexuelle.

Les centres désignés sont des installations offrant différents services d’aide médicale, légale et psychologique aux personnes victimes d’agression sexuelle dont l’état nécessite une évaluation de la santé physique et psychologique ou encore un examen médical ou médicolégal. Ils reçoivent les victimes d’agression sexuelle, peu importe l’âge ou le sexe de la personne. Le délai d’attente y est minimal et dans tous ces cas, l’intervention médicosociale leur est offerte qu’elle désire ou non dénoncer l’agression sexuelle au service de police.

L’équipe soignante est présente pour soutenir les personnes dans leurs démarches. Elles ont ainsi l’occasion de parler, d’exprimer leurs besoins et leurs émotions et d’être écoutées. À la suite de cet entretien, l’équipe déterminera avec la personne quel type d’examen devrait être réalisé. En premier lieu, un examen peut être fait afin de vérifier l’état de santé global, de traiter les blessures et lésions, de dépister les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) ainsi que de prévenir une grossesse non désirée. Quant à lui, l’examen médicolégal est un examen médical qui comporte des prélèvements. Ceux-ci peuvent être utilisés si une plainte est déposée auprès des services policiers.

L’équipe interdisciplinaire offre un soutien psychologique durant toute l’intervention au centre désigné. Elle proposera aussi un suivi psychosocial pour aider la personne à composer avec les possibles réactions et séquelles de l’agression sexuelle. Les proches des victimes pourront aussi bénéficier d’un suivi psychosocial.

Ces services sont assurés par une équipe composée d’intervenants sociaux, d’infirmières ou infirmières praticiennes spécialisées et de médecins ayant reçu une formation spécifique pour la PEC de cette clientèle. Puisque dans la plupart des cas l’intervention réalisée à l’urgence sera effectuée par une intervenante sociale ou une infirmière, il est essentiel que les médecins et les infirmières qui travaillent dans les urgences des centres désignés soient en mesure de collaborer pour la complétion de la trousse médicolégale, la réalisation des examens nécessaires (par exemple le test de grossesse, les tests d’ITSS, etc.) ou lorsque l’état clinique de la victime nécessite une évaluation complémentaire.

Les infirmières du triage devraient également être sensibilisées sur l’approche adaptée aux victimes d’agression sexuelle. Pour ce faire, elles peuvent consulter le Guide d’intervention médicosociale ainsi que le Guide d'information à l'intention des victimes d'agression sexuelle .

D’autres ressources sont disponibles, dont le Service-conseil aux centres désignés pour l’intervention médicosociale auprès des victimes d’agression sexuelle , déployé en mai 2020 et offrant entre autres les services suivants :

• recevoir les questions et y répondre;
• recenser les besoins;
• mettre en place des modalités de réseautage (par exemple en personne, en ligne,etc.);
• répondre au besoin de formation;
• rédiger des recommandations;
• créer une fiche uniforme de collecte de données;
• mettre à jour les outils d’intervention médicosociale;
• faciliter les collaborations intersectorielles.