Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Maladies infectieuses, épidémies et pandémies
Introduction
Les crises sanitaires associées aux dernières épidémies et pandémies, notamment celles du SRAS en 2002-2003, de la grippe A (H1N1) de 2009-2010 et plus récemment de la COVID-19, ont entraîné de multiples changements dans la gestion des services d’urgences (SU) du Québec. L’émergence de la COVID-19 a mené à une situation sans précédent dans notre RSSS. La nécessité d’agir rapidement a permis de susciter la collaboration et l’innovation des gestionnaires et cliniciens du réseau ainsi que du MSSS afin d’assurer et de maintenir un accès aux services d’urgence pour la population. Les SU doivent pouvoir réagir et s’adapter rapidement face à de nouvelles menaces de maladies infectieuses.
Directives et outils de référence cliniques
Pour obtenir de l’information pertinente et des outils de référence concernant les différentes maladies infectieuses, vous pouvez vous référer aux sites de l’INSPQ et du MSSS.
COVID-19
Afin de regrouper l’essentiel des directives ministérielles ainsi qu’une multitude d’informations pertinentes pour une saine gestion des services d’urgence dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, le MSSS a mis en place une section spécifique à cette maladie pour les gestionnaires et cliniciens du réseau. Accessible sous les Directives COVID-19 du ministère de la Santé et des Services sociaux, ce lien permet d’accéder à plusieurs informations et outils tels que des :
- Informations relatives à la COVID-19;
- Directives au réseau pour les gestionnaires;
- Outils de référence pertinents;
- Guides de procédures techniques pour la prise en charge des clientèles adultes et pédiatriques;
- Directives cliniques pour :
- les services préhospitaliers et d’urgence;
- la première ligne;
- les milieux de vie.
Évaluation des risques infectieux
Principale porte d’entrée des installations, les services d’urgence doivent être adéquatement outillés afin d’évaluer rigoureusement les facteurs de risques infectieux ainsi que les symptômes présents des usagers. Selon l’organisation locale des soins, un processus de filtrage ou un prétriage peut être réalisé dès l’arrivée d’un usager. Le triage est toutefois un processus incontournable, complexe et minutieux qui permet notamment de bien prioriser et diriger les usagers dès leur évaluation. Cette étape rend possible l’identification de toute personne pouvant potentiellement avoir une maladie infectieuse ou être contagieuse. Il est nécessaire, à ce moment, de mettre rapidement en application des mesures de prévention et de contrôle, réduisant ainsi le risque de transmission aux autres usagers et aux travailleurs de la santé. Néanmoins, l’évaluation ne devrait pas concerner seulement les maladies infectieuses à surveillance accrue, bien que nous devions y porter une attention particulière.
Afin de guider les infirmières du triage et les gestionnaires des services d’urgence, plusieurs outils créés par le MSSS et l’INSPQ sont disponibles dans le but d’évaluer les risques de présence et de transmission de certaines maladies (ex. : MRSI, COVID-19, fièvres hémorragiques, etc.)
Alors, en collaboration avec des partenaires du RSSS et du MSSS, un nouvel outil d'aide à la décision pour les maladies infectieuses lors de l’arrivée des usagers aux services d’urgence a été conçu afin de regrouper ces différents questionnaires permettant ainsi de détecter rapidement les usagers pour lesquels des précautions additionnelles sont nécessaires et de mettre en place les mesures requises.
Il faut rappeler que l’ensemble des outils, des guides de référence et des cadres de pratique est évolutif afin de demeurer cohérent avec la situation épidémiologique et les connaissances scientifiques. Donc, de fréquentes mises à jour peuvent être effectuées. Par conséquent, il est préférable pour le personnel que les outils soient disponibles en ligne plutôt qu’en format papier en vue de maintenir l’accès aux plus récentes mises à jour disponibles.
Préparation à une nouvelle épidémie – pandémie
Le caractère imprévisible d’une nouvelle épidémie ou pandémie pose un défi qui demande de la souplesse, de l’agilité, de la polyvalence et de l’adaptabilité au niveau des processus. Par conséquent, il est important que les établissements, incluant les services d’urgence, soient préparés à faire face à une nouvelle crise sanitaire afin de pouvoir réagir rapidement et ainsi assurer des soins sécuritaires et de qualité à la population. Pour ce faire, il est essentiel d’établir et de maintenir des ententes et des corridors de services entre les installations ainsi qu’au sein des différents secteurs des centres hospitaliers. Cela doit se faire en cohérence avec la Politique ministérielle de sécurité civile – Santé et Services sociaux (PMSC).
Afin d’être bien outillé, l’établissement doit assurer le maintien des connaissances et compétences des travailleurs de la santé en offrant de la formation initiale et continue. Des simulations et audits devraient être effectués pour valider l'intégration et le maintien à jour des notions enseignées.
À cause du caractère évolutif des connaissances scientifiques de certaines maladies, il est important d’assurer une collaboration interdisciplinaire étroite et concertée, notamment avec les équipes de PCI locales. Cela permet que la gestion des prélèvements, des cas et des contacts ainsi que les précautions additionnelles soient réalisées et appliquées de façon adéquate selon les critères d’exposition, la présentation clinique des symptômes des usagers ou la confirmation de la maladie par des tests diagnostiques. De plus, il est essentiel d’assurer l’application des pratiques de base (voir la section Guides généraux de PCI et cliquer sur Notions de base en prévention et contrôle des infections) et des précautions additionnelles par l’ensemble du personnel ainsi que par les visiteurs. Les pratiques de base incluent, entre autres, l’hygiène des mains , le nettoyage et la désinfection de l’environnement, l’étiquette respiratoire ainsi que l’éducation des visiteurs. L’évaluation du risque par le travailleur de la santé permet de déterminer l’équipement de protection individuelle requis selon le risque d’exposition anticipé. Ainsi, cela assure la sécurité des soins en protégeant les usagers et les travailleurs contre la transmission de microorganismes pathogènes.
Appareils de protection respiratoire (APR) N95
En ce qui a trait aux appareils de protection respiratoire (APR) N95, selon les normes établies par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), « un essai d’ajustement doit être effectué lorsqu’un appareil nécessite un joint étanche avec le visage [...]. Cet essai est seulement valide avec l’appareil de protection respiratoire choisi : même marque, modèle et grandeur [pour un même travailleur de la santé]. Il doit être répété au moins tous les 2 ans pour s’assurer que l’étanchéité entre le visage et l’appareil est maintenue. L’essai doit être refait avant si des changements à la morphologie du visage, [rapportés par le travailleur de la santé,] surviennent (ex. modification du poids, de la dentition). » Ceci doit être encadré par un Programme de protection respiratoire, dont la responsabilité de mise en place et de suivi relève de l’employeur.
Système d'information et de gestion des urgences (SIGDU)
Le but fondamental du SIGDU est de collecter les informations relatives aux épisodes de soins dans les services d’urgence. Dans un contexte où il est primordial de suivre l’évolution d’une situation épidémiologique, les données saisies sont analysées entre autres par la Direction générale de la santé publique, dont le rôle de vigie est essentiel afin d’avoir un portrait juste de la situation et d’adapter les mesures recommandées en conséquence.
La pandémie de la COVID-19 a démontré l’importance de suivre plus particulièrement l’émergence de certaines maladies afin d’avoir une vision globale de leur prévalence dans les services d’urgence. Par conséquent, une modification du cadre normatif a été réalisée en 2020 afin qu’il puisse s’adapter au contexte de cette pandémie. Un document a été produit à cet effet décrivant les spécificités au regard des raisons de visite et des diagnostics associés à cette maladie dans le SIGDU .
Dans un contexte évolutif, il est possible que le MSSS demande des modifications au SIGDU afin de pouvoir suivre l’évolution de maladies émergentes. Le cas échéant, il est de la responsabilité de chaque centre de faire les modifications requises dans son système local et d’assurer son application auprès du personnel.
Dernière mise à jour : 21 décembre 2022, 13:16