Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Dépendance
Orientation de l'usager
Services des centres de réadaptation en dépendance et trajectoire de soins
Les usagers consultant à l’urgence qui présentent des comportements à risque liés à la consommation de SPA, à la pratique de jeux de hasard et d’argent ou à l’utilisation problématique d’Internet et des écrans peuvent être orientés vers le programme-services Dépendances, offert dans les établissements territoriaux. Ceux-ci ont notamment la responsabilité de détecter les usagers susceptibles d’adopter des comportements à risque et d’intervenir précocement auprès d’eux, par exemple avec le programme Alcochoix+ .
Partout au Québec, des centres de réadaptation en dépendance (CRD) offrent des services publics spécialisés. Ces centres ont pour mission d’améliorer l’état de santé et de bien-être, la qualité de vie et l'intégration sociale des personnes ayant des problèmes de dépendance et de leur entourage par le biais de divers services, y compris la gestion de l’intoxication, la gestion du sevrage en interne ou en externe, la réadaptation et la réinsertion sociale.
Gestion de l’intoxication (services de dégrisement)
Considérant les risques de détérioration de l’état de santé physique des usagers en état d’intoxication, les établissements territoriaux doivent s’assurer que des trajectoires adaptées sont mises en place de façon à répondre adéquatement à leurs besoins au sein du réseau territorial de services (RTS). Les établissements non fusionnés doivent impérativement coordonner des trajectoires de services avec leurs partenaires. Ces usagers devraient donc être évalués par l’équipe de liaison ou par le médecin de l’urgence afin de s’assurer que leur condition physique et mentale ainsi que les risques associés à un éventuel sevrage n’entravent pas le transfert vers les ressources de dégrisement disponibles localement.
Gestion du sevrage (services de désintoxication)
Certains usagers aux prises avec un TUS peuvent rapidement se retrouver en situation de sevrage, ce qui les rendra moins disponibles pour s’engager dans les procédures requises et les traitements proposés. Leur besoin de consommer peut les amener à précipiter leur départ du centre hospitalier avant d’avoir reçu tous les soins et les services dont ils ont besoin. Afin de minimiser les risques qu’une telle situation se produise, il est important de rassurer l’usager sur le fait qu’il peut, par exemple, sortir à l’extérieur pendant un court moment, pour aller fumer par exemple, sans risquer de perdre sa place, et qu’il recevra les soins et les services que son état requiert comme mentionné dans le Guide des bonnes pratiques en itinérance .
En fonction de l’évaluation des risques de complications de sevrage et des conditions médicales et psychiatriques associées, l’usager se présentant à l’urgence pourra être orienté vers diverses ressources de gestion du sevrage, hiérarchisées en fonction de l’intensité des services requis.
Services externes non intensifs de gestion du sevrage (niveau 1-GS)
Il s’agit généralement de consultations médicales ou avec une infirmière praticienne spécialisée en santé mentale (IPSSM) en externe qui accompagnent le processus de sevrage. Le sevrage est ici qualifié de léger. Ces services peuvent être offerts sous supervision médicale par des infirmières travaillant dans les établissements territoriaux, dans les groupes de médecine de famille et les cliniques médicales.
Services externes intensifs de gestion du sevrage (niveau 2-GS)
Sous la responsabilité des établissements territoriaux, selon leur mission CRD, en complémentarité avec la mission en centre hospitalier et les autres centres non fusionnés concernés, ces services sont offerts sous supervision médicale, souvent par l’entremise des infirmières. Ils sont destinés à des usagers qui présentent des risques de sevrage modérés et dont l’état nécessite une intensité importante (plus grande fréquence de rencontres) sur une courte période.
Services de gestion du sevrage avec hébergement (niveau 3-GS)
On distingue habituellement deux sous-niveaux de services de gestion du sevrage avec hébergement (niveau 3). Nécessitant une présence 24 heures sur 24, sept jours sur sept, le niveau 3.2-GS se destine aux sevrages plus légers. Il peut être géré par du personnel détenant une formation psychosociale. Le niveau 3.7-GS vise à répondre à des sevrages dont la gravité est plus importante et qui nécessitent la présence d’une infirmière, sous supervision médicale.
Services de gestion du sevrage avec hospitalisation−désintoxication interne en milieu hospitalier (niveau 4-GS)
Sous la responsabilité des installations détenant une mission de centre hospitalier, ces services sont offerts par les membres du personnel infirmier et médical, dans les unités offrant les soins appropriés ou associés à un sevrage sévère. Il est estimé qu’environ 10 % des personnes qui présentent un diagnostic de trouble lié à l’utilisation de SPA et requérant des services spécialisés en dépendance ont besoin d’être orientées au préalable pour une désintoxication interne en milieu hospitalier, à l’occasion d’un sevrage sévère. Des ententes entre le CRD et le centre hospitalier doivent prévoir des mécanismes de liaison. Cela facilite la continuité de la démarche de traitement de l’individu qui se présente en CRD et doit d’abord être orienté vers le centre hospitalier étant donné la sévérité de son sevrage ainsi qu’à la suite d’un épisode de désintoxication hospitalière.
Dernière mise à jour : 16 juin 2025