• Application de l’approche de la hiérarchie des mesures de PCI
• Mesures d’organisation des lieux physiques et d’ingénierie
• Mesures administratives et organisationnelles
• Mesures individuelles

La PCI constitue un défi d’envergure pour les services d’urgence. Le volume important des usagers y requérant des soins, parfois dans une condition de santé instable, les interventions à caractère rapide, la diversité et la complexité de problèmes de santé, les espaces physiques parfois étroites et les situations d’engorgement sont quelques circonstances favorisant la transmission des agents pathogènes. Ainsi, la mise en place des politiques et procédures concernant la transmission des infections à l’urgence doit représenter une préoccupation prioritaire. Le personnel doit recevoir la formation requise afin de reconnaitre les risques infectieux, d’appliquer conformément et avec rigueur les diverses mesures requises.

Afin d’optimiser la gestion de la prévention et du contrôle des infections dans tous les établissements, des processus rigoureux et encadrés devraient être instaurés et déclinés pour une adaptation du fonctionnement propre aux installations et aux services d’urgence. Qui plus est, un comité local en PCI spécialisé pour les services d’urgence devrait assurer le suivi régulier des différentes mesures instaurées et recommandées pour ces services. Ce comité expert suggère des pistes d’amélioration, par différents moyens, afin d’optimiser l’incontournable PCI. Ce comité local doit être composé du gestionnaire de l’urgence, de son chef médical, de l’infirmière en pratique avancée, de la conseillère en PCI ainsi que des membres de l’équipe soignante.

Notons enfin que les procédures reliées à la PCI ne devraient pas être des freins à l’optimisation des épisodes de soins. En ce sens, des mécanismes internes devraient être envisagés afin d’assurer la fluidité hospitalière et d’orienter les usagers vers une unité dédiée, à titre d’exemple, dans l’attente de leurs résultats d’analyses laboratoires à la suite d’une admission (par exemple les tests COVID, SARM, ERV, etc.).

Application de l’approche de la hiérarchie des mesures de PCI

Cadre de référence en PCI

Cette approche hiérarchique des mesures à appliquer propose une classification en trois catégories selon leur importance et leur efficacité. Ce sont les mesures d’organisation des lieux et d’ingénierie, les mesures administratives et organisationnelles, et les mesures individuelles. Aucune de ces catégories n’est conçue pour être utilisée de façon isolée. Les composantes fonctionnent en combinaison les unes avec les autres, de façon à offrir un système de protection à plusieurs paliers.

Mesures d’organisation des lieux physiques et d’ingénierie

Le risque de transmission des infections peut être réduit en tout temps par des mesures telles que la ventilation appropriée, le nombre de salles en pression négative avec toilette individuelle, la séparation spatiale entre les usagers ayant des symptômes infectieux, la diminution du matériel de soins dans les salles de traitement à l’essentiel, l’installation de distributeurs de solution hydroalcoolique en nombre suffisant et dans les endroits adéquats, etc.

Mesures administratives et organisationnelles

Ces mesures doivent également contribuer à réduire le risque de transmission des infections, notamment la mise en place de mesures rigoureuses d’hygiène et salubrité, l’intégration des mesures de PCI dans les techniques et les pratiques de soins, l’intégration de l’hygiène des mains, l’intégration des pratiques de base et de l’étiquette respiratoire dans les politiques et procédures, l’organisation du travail de l’équipe soignante de façon à réduire les risques d’exposition, etc.

Mesures individuelles

Elles doivent s’appliquer en tout temps lorsqu’elles sont requises. Ce sont des mesures appliquées pour gérer un risque infectieux sur une base individuelle, c’est-à-dire pour prévenir la transmission d’un agent pathogène lorsqu’un contact est anticipé avec une personne infectée ou colonisée (par exemple des mesures de protection individuelle telles que le port de gants comme le recommandent les pratiques de base, le port du masque par une personne présentant une infection virale respiratoire dans une salle d’attente, etc.).