Toute personne âgée de moins de 18 ans relève de la spécialité de la pédiatrie, et celles qui consultent à l’urgence ont des besoins particuliers et uniques, particulièrement celles de moins de 14 ans. Ces besoins sont d’autant plus marqués lorsque l’enfant est gravement malade ou traumatisé. Les urgences doivent avoir les ressources matérielles et humaines nécessaires pour assurer aux enfants des soins et des services de qualité. Elles doivent se donner un cadre de surveillance adéquat et adapté à la pédiatrie. Pour ce type d’usagers, la famille et les parents sont associés aux soins prodigués et ils sont engagés dans ceux-ci. Cela se traduit par la participation aux soins et l'implication de ces personnes tout au long du séjour de l’enfant à l'urgence.

En 2019-2020, ce sont plus de 644 950 visites de la clientèle pédiatrique qui ont été réalisées dans les urgences du Québec, dont 516 976 uniquement en urgence ambulatoire. Les visites pédiatriques totales représentent plus de 17,5 % de la totalité des visites aux urgences pour cette même période. Qui plus est, toujours pour 2019-2020, en isolant les deux centres hospitaliers universitaires exclusivement spécialisés dans la clientèle pédiatrique à Montréal, ce sont plus de 155 320 visites qui y ont été réalisées, soit plus de 24 % de toutes les visites chez la clientèle de 0 à 17 ans.

En pédiatrie, le modèle d’organisation de l’urgence reprend le concept de hiérarchisation des soins, qui comprend les soins des niveaux locaux, régional et suprarégional. Une organisation régionale bien intégrée des ressources pédiatriques est par ailleurs essentielle afin d’offrir aux enfants les meilleurs soins possibles. Un système intégré permet l'accès à un niveau de soins appropriés à l’intérieur d’un délai minimal pour les enfants gravement malades ou traumatisés. Les conditions de transfert de cette clientèle dépendent de la couverture de soins d’une installation et de ses spécialités. Toutefois, en raison de sa fragilité, le transfert vers une équipe spécialisée en pédiatrie ne saurait tarder lorsque les soins offerts à cette clientèle le requièrent.

L’instauration des réseaux locaux et la hiérarchisation des services nécessitent des ententes entre les CISSS/CIUSSS et les centres hospitaliers non fusionnés, particulièrement ceux universitaires offrant des services en pédiatrie. Les urgences seront dans l’obligation, dans certaines situations, de transférer des enfants présentant certaines conditions particulières, instables ou critiques, vers d’autres centres plus spécialisés. Ces transferts devront s’effectuer de façon appropriée, selon la gravité de la situation et les modalités d’entente.