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Santé mentale

Réseau intégré en santé mentale

L’axe 6 du plan d’action interministériel en santé mentale 2022-2026 (PAISM) encourage la mise en place d’alternatives à l’hospitalisation, dont les unités d'intervention brève en psychiatrie (UIBP). Selon l'évaluation à l'urgence et l'évolution de la situation, l’usager peut être orienté vers une UIBP pour stabiliser la crise en offrant un court séjour (72 heures en moyenne), puis un retour dans la communauté avec un filet de sécurité. Ces unités garantissent à la fois la sécurité physique et émotionnelle des personnes tout en fournissant un environnement sûr pour le personnel. En adoptant les meilleures pratiques, elles visent à prévenir les hospitalisations prolongées et le phénomène des « portes tournantes » en favorisant la résolution des crises psychosociales.

Une référence peut également être effectuée vers les mécanismes d’accès en santé mentale (MASM) qui évalueront le besoin de services de l'usager en se basant sur les meilleures pratiques cliniques disponibles. En collaboration avec les partenaires, y compris l’usager et ses proches, l’équipe du MASM optimise les pratiques collaboratives pour offrir des traitements et des interventions adaptés et efficaces, en orientant la personne vers le service approprié. Ce modèle favorise la continuité des soins le plus près possible du milieu de sa vie, sans critère d’exclusion, et privilégie une PEC globale et intégrée.

Selon cette évaluation, l’usager pourrait être dirigé vers les services en santé mentale ou vers un programme de suivi en santé mentale dans la communauté, comme le suivi intensif dans le milieu, le soutien d’intensité variable, le suivi d’intensité flexible ou les programmes pour premiers épisodes psychotiques. Ces services ont des objectifs distincts, mais partagent un but commun : accompagner les usagers directement dans leur milieu de vie afin de les soutenir dans leur processus de rétablissement, leur réinsertion sociale et l’amélioration de leur qualité de vie. D’ailleurs, selon une étude de Gaida et coll. (2023) interrogeant des professionnels en santé mentale, le travail des équipes de suivi intensif et de soutien d’intensité variable, déployées depuis plusieurs années, a été identifié comme un facteur contribuant significativement à la réduction de la fréquence de l’utilisation des services d’urgence par les patients présentant des troubles mentaux graves. Dans tous les cas, il faut assurer un filet de sécurité dès la sortie de l'urgence en attendant que le service approprié débute. Il est également essentiel d’assurer une communication et une collaboration efficace entre les équipes du continuum de soins et services pour soutenir l'usager de la bonne façon, au bon moment et par la bonne équipe.

De plus, selon l’article 39 de la LPJ Ce lien ouvre une nouvelle fenêtre., « tout professionnel qui, par la nature même de sa profession, prodigue des soins ou toute autre forme d’assistance à des enfants et qui, dans l’exercice de sa profession, a un motif raisonnable de croire que la sécurité ou le développement d’un enfant est ou peut être considéré comme compromis [...]est tenu de signaler sans délai la situation au directeur [...] »”.

Services offerts en santé mentale

Tous les services visant à favoriser le maintien dans la communauté des personnes présentant des troubles mentaux ou des symptômes associés doivent être offerts dans les RLS. Parmi ces services, notons :

  • l’intervention en situation de crise 24 heures par jour et 7 jours par semaine;
  • l’évaluation, le traitement et le suivi dans la communauté (incluant les équipes de première ligne en santé mentale, les équipes de suivi intensif dans le milieu, un soutien d’intensité variable, un suivi d’intensité flexible ou les programmes pour premiers épisodes psychotiques);
  • les services spécialisés en psychiatrie et en pédopsychiatrie;
  • les ressources d’hébergement, de réadaptation et d’intégration au travail;
  • les organismes communautaires ou les autres ressources.

Conditions de succès pour une organisation de soins et de services en santé mentale

L’organisation des services dans un réseau implique la hiérarchisation des soins et des services. La présence d’un psychiatre pour soutenir et conseiller les médecins omnipraticiens ainsi que les intervenants travaillant aux services d’urgence et en première ligne est un gage de succès. Le psychiatre répondant, en apportant son expertise aux intervenants et aux professionnels de première ligne pour la prise de décision et le suivi des personnes présentant des troubles mentaux ou des symptômes associés, peut contribuer à réduire le recours aux services hospitaliers et à favoriser le suivi de ces personnes dans les différents services. D’ailleurs, le rôle du psychiatre regroupe les tâches principales de ce dernier ainsi que les bonnes pratiques qui y sont associées.

Le déploiement des infirmières praticiennes spécialisées en santé mentale (IPSSM) dans les services de proximité et les urgences est aussi l’une des stratégies retenues par le MSSS pour améliorer l’accès aux soins et aux services (axe 5 du PAISM). Par exemple, dans les équipes MASM, les IPSSM contribuent à clarifier certains éléments de l’évaluation des besoins et le requis de services de la personne. Le déploiement des IPSSM vise également à améliorer l’accessibilité, la qualité, la sécurité et la continuité des soins et des services ainsi que les transitions entre eux. Il est donc important d’accroître l’utilisation des services des infirmières cliniciennes de liaison en santé mentale à l’urgence et d’assurer la formation adéquate de ces professionnelles. Cela contribuera à réduire les demandes de consultations psychiatriques à l’urgence.

Certaines modalités de travail sont proposées au personnel afin de favoriser l’organisation de soins et des services selon une perspective de travail en réseau :

  • offrir une formation au personnel de l’urgence en prévention du suicide et en santé mentale afin de faciliter l’orientation des personnes visées et de leurs proches vers les services et les ressources appropriés;
  • connaître l’organisation des services, les mécanismes d’accès de même que les mécanismes de concertation et de coordination sur chacun des territoires locaux situés à proximité de l’urgence;
  • connaître les ressources institutionnelles et communautaires disponibles sur le territoire;
  • contribuer à la mise en place des mécanismes de concertation et de coordination pour faire connaître les besoins de l’urgence et établir localement les ententes nécessaires pour assurer l’arrimage, le référencement et le bon fonctionnement des services;
  • assurer des liens fonctionnels entre l’urgence et les services hospitaliers psychiatriques, de même qu’avec les autres organisations offrant des services en santé mentale dans les CISSS et les CIUSSS.

Dernière mise à jour : 16 juin 2025

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