Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Catégorisation des urgences
À propos
Bien que le présent guide établisse certaines normes de gestion et d’organisation dans les urgences, il serait utopique de croire qu’il peut être appliqué intégralement et uniformément à l’ensemble des urgences au Québec. En effet, les exigences de gestion ne peuvent être les mêmes dans un centre universitaire que dans un dispensaire en région rurale.
Dans le but de faciliter l’atteinte des objectifs de gestion poursuivis, mais également dans l’optique de mieux encadrer les gestionnaires et professionnels œuvrant dans les urgences, l’équipe de la Direction des services d’urgence (DSU) propose une mise à jour de la Catégorisation des services d’urgence . Chacun des niveaux est ainsi associé à des recommandations minimales à respecter.
Cette catégorisation se veut maintenant plus uniforme afin de rejoindre autant les conditions organisationnelles que les modalités de gestion s’appliquant aux exercices quinquennaux de qualification de la main-d’œuvre médicale spécialisée. S’appuyant déjà sur la catégorisation proposée au précédent guide de gestion des urgences, ce nouvel exercice a simplifié l’organisation des différents niveaux. Aussi, les trois niveaux, soit primaire, secondaire et tertiaire, sont-ils eux-mêmes déclinés en sous-catégories selon leurs propres distinctions.
Rappelons que tous les services d’urgence, quel qu’en soit le niveau d’activité, doivent minimalement répondre aux opérations de triage, de stabilisation et de réanimation des clientèles. En outre, ils veillent tous à assurer le monitorage cardiaque en salle de réanimation, pouvoir procéder à des examens d’électrocardiogramme (ECG) et entreprendre une procédure de transfert à l’intérieur de 30 minutes avec des établissements ou installations partenaires.
Unités d'urgence de niveau primaire (1C, 1B, 1A et dispensaires)
Important : Cet exercice de catégorisation ne reprend pas la proposition telle que connue au Guide de gestion de l’urgence de 2006, principalement pour le niveau primaire.
D’abord, le niveau de catégorisation primaire est divisé en quatre sous-catégories. Dans la première division, les urgences de type 1C sont incluses à des centres hospitaliers. Ces urgences offrent des services médicaux continus généralement assurés par des médecins omnipraticiens. Ces installations doivent posséder une technologie diagnostique et thérapeutique répandue ainsi que des lits d’hospitalisation (laboratoire, plateau technique de base avec échographie). L’équipe médicale sur place assure l’accessibilité des soins 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Les services de chirurgie générale et d’anesthésiologie y sont accessibles 24 heures par jour, 7 jours par semaine, dans un délai de moins de 30 minutes. Il n’est pas requis que les installations dans lesquelles se trouve ce type d’urgence possèdent une unité de soins intensifs ou son équivalent. Certaines urgences primaires sont également désignées comme étant des centres de stabilisation en traumatologie.
De plus, les niveaux de catégorisation primaire de type 1B, 1A et les dispensaires représentent des urgences situées hors centres hospitaliers. Ces urgences de première ligne sont des points de service faisant partie des services offerts par les CISSS et les CIUSSS, à savoir les CLSC, les CHSLD et les dispensaires. Dans ces points de service, un professionnel ou une équipe de professionnels s’appuyant sur des moyens adéquats offre dans une période de temps convenable des services à l’usager et, le cas échéant, l’oriente vers la ressource appropriée, en faisant appel aux corridors de services préétablis. De manière générale, ces urgences ne possèdent pas d’unité d’hospitalisation, à l’exception de quelques lits d’évaluation gériatrique ou de médecine.
Sommairement, les urgences 1B doivent être situées à moins de 70 km d’un centre hospitalier avec qui des ententes de services sont établies, et sont généralement ouvertes entre 12 heures et 16 heures par jour. Les urgences de type 1A sont un point de service relié à une urgence du réseau local de service. Elles ont aussi des ententes de service, sont ouvertes 24 heures par jour, 7 jours par semaine et sont situées à plus de 70 km d’une urgence d’un centre hospitalier. Les dispensaires sont quant à eux des services d’urgence offrant également des services 24 heures par jour, 7 jours par semaine, mais en région éloignée ou isolée.
Unités d'urgence de niveau secondaire (2A et 2B)
Dans les unités d’urgence de niveau secondaire, les services médicaux continus sont généralement assurés par des omnipraticiens et quelques spécialistes de la médecine d’urgence, que soutiennent des spécialistes des disciplines chirurgicales et médicales appropriées. Ces installations doivent posséder une technologie diagnostique et thérapeutique spécialisée. L’équipe médicale sur place assure l’accessibilité des soins 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Les services d’anesthésiologie, de radiologie, de médecine interne et de chirurgie générale, de même que les services offerts par certaines spécialités médicales et chirurgicales, notamment l’orthopédie si le centre est un centre secondaire désigné du réseau de traumatologie, doivent y être accessibles 24 heures par jour, 7 jours par semaine, dans un délai de moins de 30 minutes. Il doit en être de même pour toutes les autres spécialités offertes dans l’installation. Les installations de ces urgences doivent également avoir une unité de soins intensifs.
Sauf exception, les urgences secondaires de type A ont moins de 20 civières fonctionnelles, alors que les urgences secondaires de type B ont 20 civières fonctionnelles et plus.
Unités d'urgence de niveau tertiaire (3A et 3B)
Les unités d’urgence de niveau tertiaire offrent des services médicaux continus, généralement assurés par des spécialistes en médecine d’urgence et par des omnipraticiens, que soutiennent des médecins spécialistes. À ce titre, ils exercent un rôle d’expert-conseil auprès des autres installations, le cas échéant. Les installations tertiaires incluent naturellement toutes les conditions des niveaux précédents. Elles doivent posséder une technologie diagnostique et thérapeutique spécialisée et surspécialisée. L’équipe médicale en place permet d’assurer l’accessibilité des soins 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Doivent également être accessibles dans ces centres hospitaliers des services de médecins spécialistes en anesthésiologie, en radiologie et en médecine interne, ou de médecins appartenant à certaines spécialités médicales ou chirurgicales, notamment l’orthopédie, la neurologie tertiaire et la neurochirurgie, si le centre est un centre désigné du réseau de traumatologie, et ce, 24 heures par jour, 7 jours par semaine, dans un délai de moins de 30 minutes. Il doit en être de même pour toutes les autres spécialités offertes dans l’installation. Les urgences tertiaires de type B représentent des centres à vocation unique pour une clientèle, tels que les urgences pédiatriques ou celles dédiées en santé mentale.
Ci-joint se trouve un tableau représentant les distinctions entre les trois grands niveaux de catégorisation, soit primaire, secondaire et tertiaire, et leurs sous-catégories.
Civières fonctionnelles
Les services d’urgence ont d’attribué un nombre de civières fonctionnelles, auparavant dites « au permis ». Le nombre autorisé pour une urgence découle de plusieurs aspects, dont une formule qui amalgame la volumétrie des visites et sa croissance sur les dernières années, des facteurs multiplicatifs découlant des pics d’achalandage, des admissions et des départs. Ce calcul intègre également les valeurs des cibles ministérielles en regard des durées de séjour. Rappelons que les civières de l’aire de réanimation ainsi que les fauteuils de la ZER ne sont pas inclus au total des civières fonctionnelles autorisées mais plutôt en ajout.
En dépit des civières fonctionnelles, les urgences sont munies d’emplacements de débordement utilisés en cas de dépassement du niveau d’activité de l’installation. Les civières de débordement ne sont pas destinées à un usage récurrent. Lorsque les niveaux d’activité d’une installation et d’une urgence sont supérieurs à la normalité, tous les partenaires de l’organisation doivent travailler de concert avec les gestionnaires des services d’urgence afin d’assurer une fluidité hospitalière et d’éviter les séjours prolongés à l’urgence. Différentes mesures peuvent être initiées telles que discuté dans la section du Plan de désencombrement.
Dernière mise à jour : 04 janvier 2024, 14:36