Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Gériatrie
Environnement physique à l'urgence
Enfin, une adaptation de l’environnement physique de l’urgence devrait être réalisée dans le but de favoriser l’autonomie fonctionnelle de la clientèle aînée et de réduire le risque de déconditionnement. Selon le guide de pratique soutenue par l’ACEP, les changements dans l’environnement sont généralement minimes et peu coûteux à réaliser. Cette section se trouve aussi dans le cadre de référence : vers un service d’urgence adapté pour la personne âgée.
Voici quelques exemples d’adaptations environnementales permettant de mieux répondre aux besoins des usagers aînés à l’urgence :
- Horloge et calendrier fonctionnels et à jour (un calendrier électronique peut être une bonne option);
- Fauteuil gériatrique au chevet : fauteuils fixes ou chaises de 45 à 47 cm de hauteur et de 45 à 50 cm de profondeur (opter pour des modèles à coussins fermes et à support lombaire avec appuie-bras aussi long que le siège), ayant idéalement un siège légèrement incliné vers l’avant pour faciliter le passage de la position assise à debout;
- Ridelle de la civière abaissée;
- Table permettant l’accès à l’eau en tout temps et au plateau de repas trois fois par jour;
- Effets personnels nécessaires pour une bonne communication (verres correcteurs, aide auditive, prothèse dentaire, papier et crayon) à la portée de l’usager en tout temps;
- Cuisinette 24 h/7 j à même le département;
- Présence de lumière naturelle;
- Accessoire d’aide à la marche au chevet (disponible en plusieurs grandeurs au service d'urgence (SU));
- Bas antidérapants à usage unique disponibles;
- Présence d’une chaise au chevet pour visiteur;
- Cloche d’appel à la portée de l’usager.
Les autres éléments importants :
- Bureaux pour l’équipe interdisciplinaire à proximité du SU;
- Espace d’évaluation pour le physiothérapeute (y compris un lit comme au domicile, des escaliers, etc.) dans les locaux du SU ou adjacent au SU;
- Planchers antidérapants et non luisants;
- Peinture de couleur neutre sur les murs, et contours des fenêtres et des portes très contrastés. Favoriser les couleurs chaudes lorsque possible (ex. : rouge, orange, jaune). Voir plus bas pour plus de détails concernant les couleurs et contrastes;
- Signalisation des lieux bien visibles (pour la toilette, les sorties, etc.) à une hauteur de 90 à 140 cm du sol facilitant ainsi la lecture, car le regard vers le haut est parfois limité chez la personne âgée;
- Panneaux indicateurs : utiliser toujours les mêmes couleurs et les mêmes formes pour faciliter la compréhension (par exemple : utiliser le symbole universel pour indiquer les toilettes);
- Utilisation d’un espace sécuritaire à l’urgence, près du poste de travail des infirmières, pour les personnes désorientées;
- Barres de soutien aux murs;
- Toilettes adaptées;
- Matelas adaptés disponibles pour la prévention des plaies de pression;
- Disponibilité d’amplificateurs de son (pour les usagers avec surdité importante);
- Possibilité d’ajustement de la luminosité par l’usager, et d’adaptation de la lumière au fil de la journée (par exemple : lumière tamisée en soirée, éclairage minimal pendant la nuit);
- Dégagement, si possible, des aires de circulation et corridors de tout matériel mobile ou de chariots, et présence d’alcôves ou de locaux d’entreposage à cet effet;
- Limitation des stimulus sonores, c’est-à-dire couper les alarmes au chevet de l’usager, restreindre les appels à l’interphone, possibilité de fermer une porte donnant sur les espaces des usagers sans entraver la sécurité de l’usager;
- Disponibilité de couvertures chaudes en tout temps;
- Accès à un chariot d’activité (précision dans la section délirium dans le cadre de référence : vers un service d’urgence adapté pour la personne âgée).
Les changements physiologiques liés à l’âge au niveau de la vision, mais surtout les maladies oculaires fréquentes (glaucome, dégénérescence maculaire, etc.) ont une incidence sur le choix de la couleur des murs et des cadrages. Ces couleurs doivent être contrastantes, puisqu’il sera difficile de distinguer les couleurs trop similaires. De plus, il est plus facile pour certaines personnes âgées de distinguer les couleurs chaudes (rouge, orange, jaune) que les couleurs froides (bleu, vert), qui leur sembleront plutôt grisâtres en partie en raison du « jaunissement » des lentilles oculaires, mais aussi à cause d’une perte de cellules rétiniennes.
Il est également intéressant, si l’espace le permet, d’ajouter des photos ou des paysages (par exemple : photos anciennes de la ville) permettant de stimuler et de divertir les personnes âgées qui déambulent dans le corridor. Cela permet aussi des échanges avec les usagers, ce qui contribue à les garder orientés dans l’espace et le temps.
Ces changements ne nécessitent généralement pas une reconstruction complète de l’espace. Ils constituent des ajouts à coût faible, mais ayant un potentiel d’impact important pour la prévention du délirium et du déconditionnement liés au séjour au SU.
Dernière mise à jour : 27 novembre 2024