Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Ressources humaines
Autres professionnels de l'urgence
Pharmacien
Le département de pharmacie de l’installation de santé assure à l’urgence les services pharmaceutiques nécessaires à la prestation de soins sécuritaires et efficaces.
Le chef du département de pharmacie et le chef de l’urgence définissent localement le niveau de services pharmaceutiques qui doit correspondre aux besoins de l’unité. Certains facteurs doivent être pris en compte, notamment :
- la catégorie de l’urgence et les services médicaux spécialisés qu’elle offre, le cas échéant;
- les spécificités propres à la population qui reçoit des services;
- le nombre de pharmaciens disponibles à l’installation;
- les problèmes relevés à l’urgence en matière d’usage de la médication.
Le niveau de services pharmaceutiques offert à l’unité, incluant, le cas échéant, la présence physique de pharmaciens, peut être déterminé en corrélation avec les services offerts par le DSMU. Des mesures structurantes sont établies pour maximiser la révision des ordonnances en tenant compte des ressources disponibles, des priorités cliniques et de la sécurité des usagers.
Le département de pharmacie est impliqué activement dans la sélection des médicaments disponibles localement à l’urgence (y compris les quantités requises) de même qu’en ce qui concerne leurs règles de conservation et d’utilisation (par exemple les protocoles), selon des données probantes.
Il fournit au DSMU un service d’information sur l’usage des médicaments et s’implique activement dans la planification et la préparation à la réponse aux sinistres auxquels l’urgence est le plus susceptible d’être confrontée.
Le pharmacien fait partie intégrante de l’équipe interdisciplinaire à l’urgence. Il soutient le processus de prescription et effectue le suivi de la thérapie médicamenteuse pour en assurer la sécurité et en favoriser un usage optimal. Il a également un rôle important auprès de la population aînée, notamment en complétant une histoire médicamenteuse rigoureuse afin d’établir un lien pharmacologique avec la présentation clinique de l’usager. Il assure une vigie active pour l'utilisation de médication potentiellement inappropriée pour la personne aînée et émet des recommandations sur les choix de médicaments, les doses, l’administration et la compliance.
La prestation de soins pharmaceutiques directs à l’urgence, par un pharmacien, priorise les usagers nécessitant soit une polymédication importante, une atteinte grave, le recours à l’utilisation de médicaments à index thérapeutique étroit, l’utilisation de médicaments à potentiel d’effets indésirables sévères ou une atteinte toxicologique. L’ensemble des intervenants de l’urgence est bien au fait des situations où l’intervention du pharmacien est prioritaire.
Le département de pharmacie, en collaboration avec l’urgence et avec le soutien des autres professionnels concernés, doit s’assurer de mettre en place une procédure permettant d’initier rapidement le bilan comparatif des médicaments (BCM) de tous les usagers à l’urgence.
Il établit avec l’urgence des procédures permettant d’assurer une liaison efficace avec les pharmaciens communautaires des usagers, à leur départ de l’urgence, particulièrement lorsque des changements majeurs ont été apportés à la médication d’un usager ou qu’un suivi spécifique de la thérapie médicamenteuse doit être assuré.
Travailleur social
Le travailleur social œuvre de concert avec les autres professionnels de la santé et tout particulièrement avec l’infirmière clinicienne de liaison en santé physique et l’assistante infirmière-chef de l’urgence. Il intervient entre autres auprès d’usagers ayant des problèmes d’ordre psychosocial.
Il est essentiel de pouvoir compter sur la disponibilité d’au moins un travailleur social pour l’urgence. Il doit connaître tous les corridors de services et les protocoles d’entente établis avec les ressources externes (première ligne). De plus, l’intégration à l’équipe de l’urgence d’un travailleur social venant des services de première ligne pour effectuer l’évaluation et le suivi d’usagers favorise une PEC plus rapide de ceux-ci dans la communauté et, par conséquent, réduit la durée de leur séjour, tant à l’urgence que dans les unités de soins.
La plage de couverture minimale que doit assurer le travailleur social d’une unité d’urgence est de 8 heures par jour, 7 jours par semaine. Lorsque, par manque de ressources, la présence du travailleur social ne peut être envisagée pour tous les horaires, il est pertinent d’instaurer un système de garde local ou d’établir la garde sur une base régionale, avec la collaboration des travailleurs sociaux du CISSS/CIUSSS.
Dans les urgences suffisamment achalandées, un travailleur social doit être disponible rapidement (en moins d’une heure) tous les jours de semaine, de 8 heures à 20 heures, et la fin de semaine, de 8 heures à 16 heures. L’établissement évalue les besoins de sa clientèle en la matière et ajuste ses ressources en conséquence.
Le travailleur social a, entre autres, les tâches suivantes :
- procéder à l’évaluation psychosociale sommaire et participer à la PEC des usagers devant être admis et dont le séjour risque d’être prolongé tout en tenant compte du fait qu’ils sont connus ou non du SAD;
- intervenir dans les situations où des abus sont confirmés ou soupçonnés et faire le lien, s’il y a lieu, avec la direction de la protection de la jeunesse, et offrir du soutien et de l’information sur les ressources appropriées dans les situations de violence familiale et d’agression sexuelle;
- évaluer les besoins des personnes éprouvant des problèmes de perte d’autonomie, d’itinérance, de dépendance à certaines drogues ou à l’alcool, ou affectées par tout autre problème social, et établir les liens nécessaires avec les services de dépannage social et les centres de crise, de gestion de l’intoxication, d’hébergement et d’aide financière.
De plus, le travailleur social partage certaines responsabilités avec les infirmières cliniciennes de liaison en santé mentale ou physique.
Inhalothérapeute
La présence d’un inhalothérapeute est justifiée pour offrir des soins aux personnes souffrant de MPOC, d’asthme ou d’insuffisance cardiaque, et aux usagers intubés ou nécessitant un support ventilatoire actif ou non invasif. En tant que partie intégrante de l’équipe clinique de l’urgence, l’inhalothérapeute contribue à la prise en charge de ces usagers et peut parfois faire la liaison avec les services de soutien en externe pour assurer un retour à domicile sécuritaire.
Physiothérapeute et ergothérapeute
Afin de diminuer le temps de séjour à l’urgence ou d’éviter une hospitalisation, les physiothérapeutes et les ergothérapeutes sont en mesure d’effectuer des consultations à l’urgence et de faire des recommandations à l’équipe soignante quant à la capacité fonctionnelle et aux possibilités de retour à domicile de certains usagers. Leur intégration à l’intérieur des équipes interdisciplinaires leur permet de participer au dépistage précoce et d’intervenir auprès des usagers en perte d’autonomie afin de prévenir les réadmissions à l’urgence.
Pour les usagers dont l’autonomie fonctionnelle est mise en doute lors d’une évaluation pour congé, l’obtention de l’avis d’un physiothérapeute ou d’un ergothérapeute représente un complément d’évaluation nécessaire à leur sécurité.
Enfin, l’intégration active des physiothérapeutes dans l’évaluation des clientèles peut également permettre d’optimiser des épisodes de soins. À titre d’exemple, le physiothérapeute peut évaluer une condition musculosquelettique d’un usager et émettre une recommandation pour le médecin d’urgence. Plusieurs modèles existent dans les urgences du Québec où cette interdisciplinarité propose des innovations efficientes dans la prise en charge des usagers.
Dernière mise à jour : 07 octobre 2022, 16:29