Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Ressources humaines
Intégration des infirmières
Certains aspects sont essentiels à une intégration réussie au sein de l’équipe de l’urgence : accueil personnalisé et bienveillant, formation théorique adaptée aux débutantes, formation des infirmières d’expérience afin qu’elles puissent jouer le rôle de préceptrices et mise à jour constante du programme d’orientation et d’intégration.
Il faut définir le degré d’expertise de l’infirmière ou de l’infirmière auxiliaire au moment de son arrivée dans l’équipe pour bien évaluer ses besoins en formation et ainsi planifier une orientation personnalisée et adaptée à ses besoins. Les infirmières expertes sont mises à contribution pour superviser et former les infirmières débutantes dans les secteurs plus à risque, tels que le triage, l’aire de réanimation ainsi que les soins offerts aux enfants, aux usagers sous monitorage cardiaque ou aux victimes de traumatismes.
L’intégration de nouvelles infirmières et infirmières auxiliaires, de préposés aux bénéficiaires et d’agents administratifs au sein de l’équipe de l’urgence est un élément auquel il est essentiel d’accorder toute l’importance et le temps nécessaires. Cette intégration se fait normalement en deux étapes, à savoir la période d’orientation et la période d’intégration.
Période d’orientation
Le programme d’orientation des infirmières nouvellement affectées à l’urgence devrait concilier théorie et pratique grâce au jumelage de la novice avec une infirmière expérimentée. Il peut se faire par modules, avec une période d’intégration variant selon les individus et les installations. Une ou des conseillères en soins infirmiers sont responsables du processus d’orientation sous la supervision de l’infirmière en pratique avancée. La formation peut aussi faire l’objet d’une révision périodique selon les besoins changeants du DSMU. Tout au long du processus, un suivi rigoureux doit être respecté pour évaluer le niveau de compréhension et d’intégration des nouvelles compétences et apporter rapidement des ajustements au programme d’orientation en fonction des besoins décelés.
De plus en plus, nombreuses sont les candidates à l’exercice de la profession d’infirmière (CEPI) qui commencent leur carrière à l’urgence. Les programmes d’orientation généraux à l’urgence doivent être adaptés à cette nouvelle réalité. Toutefois, et pour des raisons évidentes, elles ne doivent pas être affectées au triage avant d’avoir acquis l’expérience clinique et les connaissances requises. Elles sont limitées quant à certaines activités habituellement réalisées par des infirmières, notamment celle d'exercer auprès d’un usager dont l’état de santé est dans une phase critique ou qui requiert des ajustements fréquents (sauf pour les CEPI détenant un diplôme universitaire). Pour en connaître davantage sur les activités permises aux CEPI, consulter le Règlement sur les activités professionnelles pouvant être exercées par des personnes autres que des infirmières et des infirmiers .
En respect des orientations de l’OIIQ, il n’est non plus recommandé qu’elles exercent une surveillance auprès des clientèles en phase critique ou nécessitant des ajustements fréquents. L’OIIQ a publié une liste des activités professionnelles permises pour les CEPI .
En raison de la diversité clinique et du bassin important de la clientèle, il est préférable d’entreprendre le processus d’orientation par les soins aux usagers dans l’aire de l’observation, l’environnement y étant mieux contrôlé et les besoins des usagers souvent mieux connus. Il faut prévoir une période d’orientation distincte pour l’infirmière ou l’infirmière auxiliaire travaillant dans le secteur ambulatoire de l’urgence, car celles-ci prodiguent des soins différents de ceux de l’aire de l’observation.
La décision d’affecter au triage la totalité ou une partie des infirmières de l’urgence appartient aux gestionnaires de l’urgence. L’exposition fréquente au triage permet le développement, le renforcement et le maintien des compétences cliniques dans ce secteur névralgique. La formation axée sur la pratique infirmière au triage doit rigoureusement être révisée et s’appuyer sur les Lignes directrices de l’OIIQ .
Pour le préposé aux bénéficiaires et l’agent administratif, un programme d’orientation et d’intégration adapté à la clientèle, une description de tâches précise, un plan de travail détaillé, un encadrement approprié ainsi qu’une supervision adéquate favorisent la compréhension des nouveaux arrivés au regard de leur contribution à l’équipe soignante.
Période d’intégration
Une période d’intégration dont la durée et le contenu varient selon le niveau d’expérience de l’infirmière, de l’infirmière auxiliaire, du préposé aux bénéficiaires ou de l’agent administratif suit la période d’orientation proprement dite. Elle peut s’échelonner sur plusieurs mois selon le titre de l’emploi.
Au cours de cette période, un suivi et un encadrement appropriés permettent aux nouveaux employés de mieux intégrer les notions acquises lors de l’orientation. Durant la période d’intégration, l’infirmière n’est pas responsable des secteurs de réanimation et des secteurs à haut risque comme le triage ou l’aire de monitorage, mais elle s’y intègre graduellement sous la supervision d’une infirmière expérimentée. En fonction des clientèles, du niveau de l’urgence et de la criticité des soins, les établissements doivent prévoir un cadre de référence comprenant des critères de compétences afin de situer l’infirmière dans sa progression d’intégration dans les divers secteurs de l’urgence.
Formation continue
Un programme de formation en cours d’emploi est essentiel pour le personnel de l’urgence. Ce programme vise plusieurs objectifs :
- connaître les particularités de chaque clientèle (enfants, personnes aînées, personnes atteintes d’un trouble mental, etc.);
- s’adapter aux nouvelles technologies et pratiques cliniques;
- assurer un suivi ou l’amélioration de la qualité des programmes en place afin de parfaire le jugement clinique et les connaissances du personnel.
Les infirmières en pratique avancée et les conseillères en soins infirmiers contribuent à la détermination des besoins, au développement des formations ainsi qu’à l’organisation des activités de formation en partenariat avec les chefs d’unité. La répartition des différentes formations prévoit un juste arrimage en fonction des périodes d’achalandage, des vacances saisonnières ou autres activités à l’urgence.
Les infirmières et infirmières auxiliaires sont tenues par leurs ordres professionnels (OIIQ et OIIAQ) d’utiliser les moyens nécessaires pour maintenir à jour leurs compétences. La formation continue offerte par l’établissement contribue au maintien et au développement des connaissances et des compétences du personnel soignant. La comptabilisation de ces heures de formation accréditée et non accréditée contribue à remplir les exigences des différents ordres professionnels.
Enfin, il importe de considérer la formation de l’ensemble des membres du personnel de l’urgence sur les mesures à appliquer avec les personnes qui présentent un tableau clinique infectieux et le rôle qu’ils peuvent jouer dans l’application de ces mesures (Archer & Gamache, 2016, CDC, 2016, PIDAC, 2015).
Intégration de la relève
La création au sein de l’établissement d’un comité de la relève infirmière et infirmière auxiliaire (CRI ou CRIIA) a pour but de favoriser l’intégration des jeunes infirmières. Le mandat principal de ce comité est de proposer des solutions pour faciliter l’intégration des novices et d’offrir aux jeunes infirmières du soutien pour favoriser leur développement personnel et professionnel. Le volet particulier de l’urgence y reçoit l’attention requise par la spécificité du milieu. Les gestionnaires de l’urgence ainsi que l’infirmière en pratique avancée peuvent contribuer à apporter des solutions ou des pistes de réflexion quant aux interventions à mener avec la relève infirmière œuvrant dans les milieux de soins critiques.
Ce comité, qui relève du CII, tente de trouver des solutions aux problèmes touchant les jeunes infirmières, lesquelles doivent faire partie de la discussion et de la prise de décision.
Enfin, un programme de préceptorat et de soutien à la relève infirmière contribue non seulement au développement des compétences de ces professionnelles, mais également à la rétention de celles-ci. Les préceptrices couvrant différents secteurs d’activité, dont les urgences, elles doivent être en mesure de répondre aux questions des jeunes infirmières, de connaître l’organisation des soins et du service de même que de s’arrimer avec ce contexte de soins particulier.
Dernière mise à jour : 07 octobre 2022, 16:29