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Impacts des programmes de vaccination

Impact de certains programmes de vaccination au Québec

Infections invasives à Hæmophilus influenzæ de type b

Les infections invasives à Hæmophilus influenzæ de type b ont chuté considérablement depuis l’introduction, en 1992, du programme de vaccination systématique des enfants à partir de l’âge de 2 mois. La méningite à Hæmophilus influenzæ de type b, qui était la principale cause de méningite bactérienne chez les enfants âgés de moins de 5 ans, est maintenant rare. Les cas d’épiglottite ont aussi pratiquement disparu. Au Québec, entre 2019 et 2021, seulement 2 cas d’infection invasive à Hæmophilus influenzæ de type b ont été déclarés chez les enfants de moins de 5 ans.

Nombre de cas déclarés d’infections invasives à Haemophilus influenzae de sérotype b (Hib) chez les enfants âgés de 0 à 4 ans, Québec, 1991 à 2021

Année 0-4 ans
1991 91
1992 89
1993 25
1994 8
1995 7
1996 4
1997 6
1998 4
1999 6
2000 2
2001 3
2002 2
2003 1
2004 1
2005 2
2006 7
2007 3
2008 9
2009 1
2010 2
2011 2
2012 4
2013 1
2014 3
2015 4
2016 0
2017 3
2018 1
2019 0
2020 0
2021 2

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Source : Système d’information et de gestion des maladies infectieuses (SI-GMI), extraction des données du 5 mai 2022.

Hépatite B

L’incidence de l’hépatite B aiguë a considérablement diminué depuis que le vaccin est utilisé à large échelle, soit depuis 1994 (vaccination systématique des élèves de la 4e année du primaire et utilisation accrue du vaccin pour certains groupes à risque). Depuis 2013, le vaccin contre l’hépatite B fait partie du calendrier de vaccination des nourrissons. La diminution est constatée dans presque tous les groupes d’âge. De plus, l’infection a presque complètement disparu dans les cohortes vaccinées. Depuis 2010, aucun cas n’a été déclaré chez les moins de 20 ans, et le taux d’incidence chez les adultes de 20-39 ans demeure très faible.

Taux d’incidence des cas d’hépatite B aiguë selon le groupe d’âge, Québec, 2000 à 2021

(Nombre de cas sur 100 000 personnes)

Année 0-9 ans 10-19 ans 20 ans et plus Tous âges
2000 0,46 0,97 2,97 2,42
2001 0,12 0,32 1,58 1,26
2002 0,24 0,53 1,64 1,34
2003 0,50 0,11 1,53 1,24
2004 0,38 0,00 1,16 0,93
2005 0,38 0,11 0,70 0,59
2006 0,26 0,10 0,63 0,52
2007 0,13 0,00 0,74 0,58
2008 0,38 0,00 0,70 0,58
2009 0,25 0,00 0,56 0,46
2010 0,00

0,00

0,36 0,28
2011 0,00 0,00 0,35 0,27
2012 0,00 0,00 0,47 0,37
2013 0,00 0,00 0,28 0,22
2014 0,00 0,00 0,23 0,20
2015 0,00 0,00 0,19 0,15
2016 0,00 0,00 0,18 0,15
2017 0,00 0,00 0,17 0,13
2018 0,00 0,00 0,27 0,21
2019 0,00 0,00 0,16 0,13
2020 0,00 0,00 0,07 0,06
2021 0,00 0,00 0,09 0,07

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Source : SI-GMI, extraction des données du 5 mai 2022.

Infections invasives à méningocoque

Au Canada, les infections invasives à méningocoque sont endémiques avec des périodes d’intensification tous les 10 à 15 ans. Dans le monde, les principaux sérogroupes sont les suivants : A, B, C, W et Y. Au Québec, au cours des dernières décennies, les sérogroupes B et C ont été prédominants. Depuis 2019 on a noté une augmentation de la proportion des cas dus au sérogroupe Y.

Le Québec a connu 2 épisodes d’activité particulièrement intense du méningocoque de sérogroupe C, et 2 campagnes de vaccination de masse des personnes âgées de 20 ans et moins ont été réalisées pour ces épisodes : en 1993, avec un vaccin polysaccharidique, et en 2001‑2002, avec un nouveau vaccin plus efficace, le vaccin Men-C-C. De plus, en 2002, la vaccination systématique des enfants âgés de 1 an avec le vaccin Men‑C‑C a commencé.

En 2014, une campagne de vaccination contre le méningocoque de sérogroupe B visant les personnes de 2 mois à 20 ans a été réalisée dans la région du Saguenay–Lac‑Saint‑Jean en raison de la situation épidémiologique de cette région. De septembre 2016 à septembre 2018, une campagne de vaccination visant les enfants de 2 mois à 4 ans a également été réalisée dans la région de Chaudière-Appalaches.

La figure suivante montre une diminution importante des infections invasives à méningocoque de sérogroupe C depuis 2001. Pour le sérogroupe B, on note une augmentation de 2003 à 2013, puis une diminution. Comme l’épidémiologie des infections invasives à méningocoque est imprévisible, il importe d’en faire une surveillance étroite pour détecter les changements qui pourraient nécessiter des ajustements du programme de vaccination.

Nombre de cas déclarés d’infections invasives à méningocoque, par sérogroupe, Québec, 2000 à 2021

Année Sérogroupe B Sérogroupe C Sérogroupe Y Sérogroupe W Autre Inconnu
2000 24 5 4 0 0 3
2001 27 58 6 1 1 8
2002 31 27 9 0 2 2
2003 35 12 7 1 2 1
2004 44 19 4 1 2 1
2005 53 12 2 6 1 2
2006 57 20 2 1 1 6
2007 66 9 5 5 1 6
2008 47 6 5 5 0 7
2009 59 1 1 3 2 2
2010 55 3 5 1 0 6
2011 69 1 4 3 2 4
2012 60 3 5 1 0 3
2013 53 1 2 2 0 0
2014 24 4 5 0 0 5
2015 27 1 1 0 2 4
2016 22 0 4 3 0 4
2017 18 1 6 3 1 5
2018 16 1 5 7 1 2
2019 17 1 15 1 0 3
2020 10 0 8 3 0 6
2021 4 0 2 3 0 2

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Source : SI-GMI, extraction des données du 5 mai 2022.

Infections invasives à pneumocoque

Le début de la vaccination systématique des tout‑petits contre les infections invasives à pneumocoque (Streptococcus pneumoniæ) au Québec remonte à décembre 2004. Depuis, les infections invasives à pneumocoque ont diminué d’environ 75 % chez les enfants de moins de 5 ans et particulièrement dans le groupe des 6 à 23 mois.

Taux d’incidence des infections invasives à pneumocoques chez les enfants âgés de 0 à 4 ans selon le groupe d’âge, Québec, 2000 à 2021

(Nombre de cas sur 100 000 personnes)

Année 0-5 mois 6-11 mois 12-23 mois 2-4 ans Total 0-4 ans
2000 29,9 133,1 105,2 27,0 51,8
2001 41,7 158,3 145,9 36,5 69,6
2002 49,6 143,4 138,5 33,2 66,0
2003 41,6 163,7 166,0 27,1 69,3
2004 48,5 137,6 124,5 32,0 62,3
2005 26,8 42,8 67,0 17,9 31,1
2006 35,9 38,5 33,4 10,7 20,7
2007 33,9 75,0 57,4 13,3 31,1
2008 28,1 70,3 53,0 17,8 31,8
2009 31,8 49,9 55,9 19,6 31,7
2010 29,6 27,3 48,6 17,9 26,4
2011 27,2 22,7 43,2 15,7 23,1
2012 25,0 29,6 30,5 12,0 18,8
2013 13,5 31,6 31,7 8,2 15,7
2014 20,4 45,4 38,2 10,8 20,7
2015 6,9 34,5 45,3 8,6 18,3
2016 4,6 32,3 29,6 4,1 12,0
2017 21,3 35,5 22,9 11,5 17,0
2018 7,2 28,6 26,9 13,3 16,8
2019 9,6 28,7 32,0 7,5 14,5
2020 28,5 21,4 25,0 5,7 13,2
2021 27,3 37,2 30,6 11,6 19,4

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Source : SI-GMI, extraction des données du 5 mai 2022.

Varicelle

Au Québec, la vaccination systématique contre la varicelle a commencé en 2006. Dans les années qui ont suivi, les hospitalisations et les consultations médicales pour varicelle ont diminué de façon importante dans le groupe des enfants âgés de 1 à 4 ans, groupe ciblé par la vaccination.

Une diminution de la morbidité est observée dans tous les groupes d’âge, ce qui laisse croire que le programme de vaccination a également un impact chez les personnes non vaccinées. Dans l’ensemble, les taux d’hospitalisation ont diminué de 79 % entre la période prévaccinale (1996-2000) et la période vaccinale à 1 dose dans le cadre du programme public (2006-2015).

En 2016, une 2e dose de vaccin contre la varicelle a été recommandée à l’âge de 4 à 6 ans, et pour les enfants nés depuis le 1er juin 2019, la vaccination contre la varicelle est prévue à 1 an et à 18 mois avec le vaccin RRO-Var. Entre 2016 et 2019, une réduction de 31 % dans les taux d’hospitalisation a été notée, représentant une diminution totale de 85 % entre la période prévaccinale et la période vaccinale à 2 doses. Pour les enfants âgés de 1 an, cette diminution était de 90 %.

Rotavirus

Au Québec, la vaccination systématique des tout‑petits contre les gastroentérites causées par le rotavirus a commencé en novembre 2011. Le rotavirus est la principale cause de gastroentérite aiguë grave chez les nourrissons et les jeunes enfants à travers le monde. Chaque année au Québec, avant la vaccination systématique, de 900 à 1 500 enfants âgés de moins de 5 ans étaient hospitalisés à la suite d’une gastroentérite à rotavirus.

Les données d’impact de pays ayant implanté un programme de vaccination contre le rotavirus montrent, chez les nourrissons et les enfants, une diminution de près de 85 % des hospitalisations et des consultations à l’urgence pour gastroentérite à rotavirus. Ces données montrent également une diminution du nombre de cas de gastroentérite à rotavirus et de gastroentérites de toute cause dans tous les groupes d’âge, incluant les adultes, ce qui indique une immunité de groupe, c’est-à-dire un effet protecteur chez les personnes non visées par la vaccination.

Au Québec, des études menées à l’Hôpital de Montréal pour enfants et au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke rapportent, pour les saisons 2011‑2012 et 2012‑2013, une diminution des visites à l’urgence et des hospitalisations pour gastroentérite par rapport aux saisons 2006‑2009 et estiment à 95 % l’efficacité de 2 doses de vaccin à prévenir les visites à l’urgence et les hospitalisations pour gastroentérite à rotavirus.

Virus du papillome humain

Au Québec, la vaccination systématique des filles de la 4e année du primaire contre les VPH a commencé à l’automne 2008 avec un rattrapage en 3e année du secondaire. La vaccination des garçons de la 4e année du primaire a été ajoutée à l’automne 2016. Depuis le 1er septembre 2020, le calendrier régulier prévoit 1 dose de VPH-9 en 4e année du primaire et 1 dose de VPH-2 en 3e année du secondaire.

Les données d’impact de pays ayant implanté un programme de vaccination contre les VPH montrent une diminution des condylomes ainsi qu’une réduction des infections et des lésions précancéreuses causées par les VPH inclus dans les vaccins. Même si le délai est de plusieurs années entre l’infection et le développement d’un cancer, des études ont déjà démontré une haute efficacité des vaccins contre les cancers du col de l’utérus et de l’oropharynx.

Au Québec, une étude Ce lien s'ouvre dans une nouvelle fenêtre. menée chez de jeunes adultes a montré que les VPH 6, 11, 16 et 18 étaient pratiquement absents chez les femmes vaccinées avant le début des relations sexuelles.

Dernière mise à jour : 22 juin 2023

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