Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Vaccins
dcaT, dcaT-VPI et dT : vaccins contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la poliomyélite
Composition
Plusieurs vaccins inactivés combinés contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la poliomyélite sont distribués au Canada :
- Adacel, Adacel‑Polio et Td Adsorbées (Sanofi Pasteur);
- Boostrix et Boostrix‑Polio (GSK).
Chaque dose d’Adacel contient :
- 2 unités Lf d’anatoxine diphtérique;
- 5 antigènes purifiés de Bordetella pertussis :
- 2,5 µg d’anatoxine coquelucheuse,
- 5 µg d’hémagglutinine filamenteuse,
- 5 µg d’agglutinogènes frangés (fimbriæ de types 2 et 3),
- 3 µg de pertactine;
- 5 unités Lf d’anatoxine tétanique;
- 1,5 mg de phosphate d’aluminium;
- 0,6 % v/v de 2‑phénoxyéthanol;
- des traces de formaldéhyde et de glutaraldéhyde.
Chaque dose d’Adacel‑Polio contient :
- les composants de l’Adacel;
- une suspension concentrée purifiée de poliovirus inactivés :
- 40 unités d’antigène D de poliovirus de type 1 (Mahoney),
- 8 unités d’antigène D de poliovirus de type 2 (MEF1),
- 32 unités d’antigène D de poliovirus de type 3 (Saukett);
Note : Les poliovirus sont cultivés sur des cellules Vero.
- moins de 5 µg de Polysorbate 80 et des traces d’albumine bovine sérique, de streptomycine, de néomycine et de polymyxine B.
Chaque dose de Boostrix contient :
- 2,5 unités Lf (2 UI) d’anatoxine diphtérique;
- 3 antigènes purifiés de Bordetella pertussis :
- 8 µg d’anatoxine coquelucheuse,
- 8 µg d’hémagglutinine filamenteuse,
- 2,5 µg de pertactine;
- 5 unités Lf (20 UI) d’anatoxine tétanique;
- des sels d’aluminium;
- du chlorure de sodium;
- des traces de phosphate disodique, de formaldéhyde, de glutaraldéhyde, de glycine, de phosphate monopotassique, de Polysorbate 80 et de chlorure de potassium.
Chaque dose de Boostrix‑Polio contient :
- les composants du Boostrix;
- une suspension concentrée purifiée de poliovirus inactivés :
- 40 unités d’antigène D de poliovirus de type 1 (Mahoney),
- 8 unités d’antigène D de poliovirus de type 2 (MEF1),
- 32 unités d’antigène D de poliovirus de type 3 (Saukett);
Note : Les poliovirus sont cultivés sur des cellules Vero.
- du milieu 199 Hanks et des traces de néomycine et de polymyxine B.
Chaque dose de Td Adsorbées contient :
- 2 unités Lf d’anatoxine diphtérique;
- 5 unités Lf d’anatoxine tétanique;
- 1,5 mg de phosphate d’aluminium;
- de 0,5 à 0,6 % v/v de 2‑phénoxyéthanol;
- 27 ppm de formaldéhyde et une solution isotonique de chlorure de sodium.
Présentation
- Adacel :
- Fiole unidose de 0,5 ml.
- Adacel‑Polio :
- Fiole ou seringue unidose de 0,5 ml.
- Boostrix :
- Seringue unidose de 0,5 ml.
- Boostrix‑Polio :
- Seringue unidose de 0,5 ml.
- Td Adsorbées :
- Fiole unidose de 0,5 ml.
Les vaccins ont l’aspect d’une solution trouble et blanchâtre.
Indications
Vacciner les personnes âgées de 4 ans et plus (pour le choix de vaccins voir Administration). |
|
Vacciner les femmes enceintes contre la coqueluche à chaque grossesse (vaccin dcaT, voir Administration et l’Avis sur la stratégie optimale de vaccination contre la coqueluche au Québec ) |
Les personnes qui ont eu la diphtérie ou le tétanos doivent être vaccinées contre ces maladies, car celles‑ci ne confèrent pas nécessairement l’immunité.
Les personnes qui ont eu un diagnostic de coqueluche peuvent recevoir sans risque le composant acellulaire de la coqueluche, car l’infection ne confère pas d’immunité à long terme.
Les personnes qui ont été atteintes de poliomyélite doivent également être vaccinées, car il n’existe pas d’immunité croisée entre les 3 types de poliovirus.
Contre‑indications
Anaphylaxie suivant l’administration d’une dose antérieure du même vaccin ou d’un autre produit ayant un composant identique.
Précautions
Voir Vaccinologie pratique, Précautions.
Les personnes chez qui l’administration de 1 dose d’anatoxine tétanique a entraîné des réactions locales graves, accompagnées de fièvre ou non, ne doivent pas recevoir d’autre dose de cette anatoxine avant au moins 10 ans. Cette manifestation pourrait être une réaction d’hypersensibilité à complexes immuns (voir Manifestations cliniques, Types de manifestations cliniques possibles, Réactions d'hypersensibilité [ou réactions allergiques]).
Névrite brachiale
Cette manifestation clinique survient très rarement (de 0,5 à 1 personne vaccinée sur 100 000) après l’administration d’un vaccin comprenant le composant tétanique.
Même si l’association entre la névrite brachiale et le composant tétanique est démontrée, il n’est pas contre‑indiqué d’administrer des doses subséquentes de vaccin comprenant ce composant, la névrite brachiale étant généralement réversible.
Syndrome de Guillain-Barré
Les études au cours desquelles ont été révisés des cas de SGB chez des adultes et des enfants permettent de conclure que l’association entre le SGB et le composant tétanique, si cette association existe, est exceptionnelle.
La décision de donner des doses additionnelles de vaccin contenant le composant tétanique à des personnes qui ont été atteintes d’un SGB dans les 6 semaines suivant une dose antérieure doit être basée sur l’évaluation des bénéfices de la poursuite de la vaccination et du risque naturel de récurrence d’un SGB. En général, il est justifié de compléter la vaccination.
Manifestations cliniques après la vaccination
Voir Manifestations cliniques, Présentation des manifestations cliniques.
Risque attribuable au vaccin
Même en l’absence d’études comparatives, la névrite brachiale est considérée comme liée au vaccin (voir Précautions).
Manifestations cliniques observées
Fréquence | Réactions locales | Réactions systémiques |
---|---|---|
Dans la majorité des cas (50 % ou plus) |
Douleur |
Fatigue |
Très souvent (10 à 49 %) |
Érythème |
Malaise |
Souvent (1 à 9 %) |
s.o. |
Fièvre |
Parfois (1 à 9 sur 1 000) |
Nodule persistant |
s.o. |
Très rarement (1 à 9 sur 100 000) |
Abcès stérile |
s.o. |
Moins de 1 sur 1 million | s.o. |
Anaphylaxie |
Les cas de trismus (contraction intense des muscles de la mâchoire) apparaissent dans un délai de quelques heures à quelques jours suivant l’administration de divers vaccins ayant en commun le composant tétanique. Cette réaction, qui demeure inexpliquée, se résorbe sans séquelles dans tous les cas.
La fréquence et l’intensité des réactions aux anatoxines diphtérique et tétanique augmentent avec le nombre de doses administrées. Toutefois, l’administration du vaccin dcaT a été évaluée chez près de 30 000 femmes enceintes, et les manifestations cliniques n’ont pas été plus fréquentes ni intenses après un intervalle de moins de 2 ans depuis un vaccin contenant le composant tétanique qu’après un intervalle de 5 ans ou plus.
Aucun problème significatif de sécurité pour la mère ou le fœtus n'a été détecté dans les pays qui offrent le vaccin dcaT ou dcaT-VPI de façon systématique pendant la grossesse.
Les taux de manifestations observés après l’administration du vaccin dcaT sont semblables à ceux mesurés chez les personnes qui reçoivent le vaccin dT. Il en est de même lorsqu’on compare les taux obtenus après l’administration du vaccin dcaT‑VPI à ceux du vaccin dT‑VPI, ou des vaccins dcaT et VPI séparément.
Des études canadiennes révèlent que la vaccination antérieure avec le vaccin dT n’augmente pas le risque de manifestations cliniques postvaccinales, dont les réactions locales, à la suite d’une vaccination avec le vaccin dcaT, peu importe le délai depuis l’administration du vaccin dT.
Les réactions d’hypersensibilité à complexes immuns et les réactions locales graves peuvent survenir chez les personnes dont les taux d’anticorps contre la diphtérie et le tétanos sont élevés avant la vaccination (voir Manifestations cliniques, Types de manifestations cliniques possibles, Réactions d'hypersensibilité [ou réactions allergiques]).
Administration
Bien agiter la fiole ou la seringue avant d’administrer le vaccin. Les sels d’aluminium tendent à former un dépôt blanc au fond de la fiole ou dans la seringue.
Administrer le contenu du format unidose par voie IM.
Le calendrier régulier inclut 1 dose du vaccin dcaT-VPI à l'âge de 4-6 ans, 1 dose du vaccin dT à l'âge de 14-16 ans et 1 dose du vaccin dT à l’âge de 50 ans. | ||
Vaccin | Âge | Précisions |
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Pour la personne âgée de 18 ans ou plus qui a la certitude de n’avoir reçu aucune dose de vaccin contre la coqueluche, une dose de vaccin dcaT sera administrée. Dans des circonstances exceptionnelles (ex. : séjour dans une région où l’accès aux soins de santé est limité), pour une personne âgée de 18 ans ou plus, 1 dose du vaccin dT peut être donnée si 5 ans ou plus se sont écoulés depuis la dernière dose. Dans certaines circonstances, il est possible d’utiliser un vaccin dcaT plutôt que dT même si la composante coqueluche est non requise pour la protection. Cette pratique est sécuritaire. |
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dcaT‑VPI |
4 à 6 ans |
Âge minimal : 4 ans Intervalle minimal depuis la dernière dose : 6 mois Cette dose est généralement donnée avant l’entrée scolaire Si l’enfant n’est pas vacciné contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la poliomyélite, administrer 3 doses de vaccin dcaT-VPI (voir Calendriers de vaccination, Vaccination des enfants âgés de 4 à 17 ans, Calendrier pour amorcer la vaccination des enfants âgés de 4 à 17 ans à la 1re visite) |
dT |
14 à 16 ans |
Intervalle minimal depuis la dernière dose : 5 ans Cette dose est généralement administrée en 3e année du secondaire Omettre cette dose si 1 dose a été administrée à l’âge de 10 ans ou plus |
dcaT |
Femmes enceintes |
Donner 1 dose du composant contre la coqueluche à toute femme enceinte, à chaque grossesse, peu importe ses antécédents vaccinaux et l’intervalle depuis la dernière dose Vacciner de préférence entre 26 et 32 semaines de gestation :
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dT |
50 ans |
Intervalle minimal depuis la dernière dose : 10 ans Aucune dose de rappel n’est nécessaire avant l’âge de 50 ans si la primovaccination est complétée Aucune dose de rappel n’est nécessaire si une dose a été administrée à partir de l’âge de 40 ans Des doses supplémentaires peuvent être nécessaires dans un contexte de prophylaxie antitétanique dans le traitement des plaies |
Prophylaxie antitétanique dans le traitement des plaies chez les personnes âgées de 4 ans et plus
L’algorithme suivant décrit la démarche décisionnelle pour la prophylaxie antitétanique dans le traitement des plaies chez les personnes âgées de 4 ans et plus. L’outil interactif Aide à la décision pour la prophylaxie antitétanique permet d’arriver aux mêmes conduites à tenir.
Administrer la prophylaxie contre le tétanos le plus tôt possible, de préférence dans les 3 jours suivant la blessure. Administrer la prophylaxie même si ce délai est dépassé, car la période d’incubation du tétanos peut être longue (elle dépasse rarement 3 semaines).
- Plaie à risque d’infection par Clostridium tetani : plaie contaminée par de la poussière, de la salive humaine ou animale, des selles ou de la terre, plaie pénétrante (due, par exemple, à une morsure ou à un clou rouillé), plaie contenant des tissus dévitalisés, plaie nécrotique ou gangreneuse, engelure, brûlure ou avulsion. Le nettoyage et le débridement de la plaie sont indispensables. Les plaies chroniques (ex. : plaie de pression, ulcère des membres inférieurs), les piqûres et morsures d’insectes ainsi que les chirurgies abdominales ne sont pas considérées d’emblée comme des plaies à risque d’infection par Clostridium tetani.
- Le choix du vaccin et le délai depuis la dernière dose dépendent de l’âge et des antécédents de vaccination de la personne (voir Administration).
- La posologie des TIg est de 1 ml (250 unités) par voie IM (voir TIg). Le vaccin est administré à un site différent.
- Chez la personne immunodéprimée, administrer le vaccin et les TIg en présence d’une plaie à risque, quel que soit l’intervalle depuis la dernière dose de vaccin.
Pour avoir accès à une présentation différente de cette information, voir TIg, Tableau synthèse des produits à administrer pour la prophylaxie du tétanos chez les personnes âgées de 4 ans et plus.
Administrer les TIg même si 1 dose de vaccin a déjà été administrée en postexposition :
- jusqu’à 7 jours après le vaccin si 1 ou 2 doses de vaccin ont été reçues avant la blessure;
- jusqu’à 14 jours après le vaccin si aucune dose de vaccin n’a été reçue avant la blessure.
Si aucun produit n’a été administré, administrer le vaccin et les TIg :
- jusqu’à 7 jours après la blessure si 1 ou 2 doses de vaccin ont été reçues avant la blessure;
- jusqu’à 21 jours après la blessure si aucune dose de vaccin n’a été reçue avant la blessure.
Si ces délais sont dépassés, administrer le vaccin seul pour protéger contre des expositions futures.
Réponse au vaccin
Immunogénicité
Diphtérie
Près de 100 % des enfants et des adolescents qui reçoivent la primovaccination contre la diphtérie obtiennent des titres d’anticorps protecteurs.
Chez les adultes ayant des antécédents de vaccination divers, 1 mois après l’administration de 1 dose, plus de 90 % obtiennent un titre d’anticorps protecteur contre la diphtérie.
Tétanos
Près de 100 % des enfants et des adolescents qui reçoivent la primovaccination contre le tétanos obtiennent des titres d’anticorps protecteurs.
Chez les adultes ayant des antécédents de vaccination divers, 1 mois après l’administration de 1 dose, près de 100 % obtiennent un titre d’anticorps protecteur contre le tétanos.
Coqueluche
Il n’existe pas de consensus sur les titres d’anticorps protecteurs contre la coqueluche. Toutefois, les études révèlent que la majorité des personnes vaccinées produisent des anticorps contre les antigènes contenus dans le vaccin. Un mois après la vaccination, une séroconversion se produit chez 83‑100 % (variable selon l’antigène) des personnes vaccinées.
Dans des études portant sur des adolescents et des adultes, après l’administration de 1 dose de vaccin dcaT, des adultes ont obtenu des titres d’anticorps protecteurs contre la coqueluche égaux ou supérieurs à ceux obtenus par des enfants ayant reçu 3 ou 4 doses d’un vaccin combiné comprenant le composant acellulaire de la coqueluche.
La vaccination entre la 26e et la 32e semaine de la grossesse permettrait un transfert optimal d’anticorps contre la coqueluche au nouveau-né. Les données d’immunogénicité suggèrent qu’il est préférable que le vaccin soit administré au moins 4 semaines avant l’accouchement.
Poliomyélite
Un mois après une dose de rappel, près de 100 % des personnes vaccinées obtiennent un titre d’anticorps protecteur contre les 3 types de poliovirus.
Efficacité
Diphtérie
Le vaccin protège plus de 95 % des personnes adéquatement vaccinées; toutefois, il n’élimine pas le portage de la bactérie sur la peau ou dans le nasopharynx. La protection dure de nombreuses années après la primovaccination.
Tétanos
La protection conférée par l’anatoxine tétanique est presque de 100 %. La protection dure au moins de 20 à 30 ans après la primovaccination.
Coqueluche
Dans les études les plus récentes, l’efficacité du rappel du vaccin acellulaire contre la coqueluche chez l’adolescent variait entre 69 % et 76 % dans la 1re année suivant la vaccination. Par contre, elle diminuait progressivement et se situait entre 25-68 % après 2 à 3 ans et entre 9-12 % après 4 ans et plus. De même, l'efficacité du rappel du vaccin acellulaire contre la coqueluche chez l’adulte ne durerait que quelques années seulement et ne permettrait pas de diminuer le fardeau de la coqueluche dans d’autres groupes d’âge.
Généralement, lorsque le vaccin n’empêche pas la maladie, il réduit la gravité des symptômes et la fréquence des complications.
La vaccination systématique des femmes enceintes contre la coqueluche prévient environ 90 % des hospitalisations et 95 % des décès liés à cette infection chez les enfants âgés de moins de 3 mois.
Poliomyélite
Le vaccin protège contre les 3 types de poliovirus près de 100 % des personnes ayant reçu la primovaccination et procure une protection durable, peut‑être pour la vie.
Dernière mise à jour : 01 octobre 2024