Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Description des maladies évitables par la vaccination
Poliomyélite
Définition
La poliomyélite est une infection causée par le poliovirus, dont il existe 3 sérotypes distincts : types 1, 2 et 3.
Épidémiologie
Les poliovirus sauvages de types 2 et 3 ont été respectivement éradiqués en 2015 et en 2019. Le sérotype 1 demeure endémique à l’état sauvage dans deux pays, soit l’Afghanistan et le Pakistan, mais a également été détecté au Malawi (2021) et au Mozambique (2022). Les sérotypes 2 et 3 qui circulent encore sont exclusivement des poliovirus dérivés de souches vaccinales. La poliomyélite a disparu dans la plupart des pays grâce à la vaccination (voir Impacts des programmes de vaccination, Données canadiennes sur certains programmes de vaccination).
Un risque pourrait être présent pour les voyageurs qui visitent des régions où la poliomyélite n’a pas été éradiquée ou qui ont déclaré de nouveaux cas récemment (voir le Guide d’intervention santé-voyage ).
La maladie est en voie d’éradication (voir Immunologie de la vaccination, Objectifs des programmes de vaccination).
La poliomyélite affecte majoritairement les enfants de 0 à 5 ans. Le dernier cas de poliovirus sauvage a été déclaré en 1977 au Canada.
Dans de rares cas, la poliomyélite peut être causée par une souche vaccinale dérivée du vaccin oral contre la polio, le Sabin. Ce vaccin à virus vivant atténué n’est plus utilisé au Canada depuis 1996, mais est encore utilisé dans plusieurs régions du monde, principalement en Afrique et au Moyen-Orient. Les souches vaccinales vivantes atténuées peuvent être excrétées dans les selles et infecter une personne non vaccinée. Lorsqu’un virus vaccinal atténué circule dans une population faiblement vaccinée durant plusieurs mois, voire des années, il peut subir plusieurs mutations et réacquérir un potentiel de neurovirulence. Ces virus mutants sont appelés poliovirus dérivés de souches vaccinales et peuvent causer la poliomyélite paralytique. Les cas de poliomyélite dérivée d’une souche vaccinale sont le plus fréquemment associés au poliovirus vaccinal de type 2 (plus de 95 % des cas). Au Canada, 5 cas de poliomyélite associés aux souches vaccinales ont été déclarés depuis 2005, tous ces cas ayant une histoire de voyage. Aucun de ces cas n’a été déclaré au Québec.
Objectif du PQI
Par la vaccination, on vise à maintenir à 0 le nombre de cas indigènes.
Réservoir
Les humains sont le seul réservoir pour la poliomyélite.
Le virus peut survivre plusieurs mois dans l’environnement.
Transmission
La poliomyélite se transmet par contact direct avec les selles (voie fécale-orale) ou par l’inhalation de sécrétions oropharyngées d’une personne infectée (voie orale-orale). Elle se transmet aussi parfois par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés.
La maladie est très contagieuse. Le virus est le plus transmissible jusqu’à 14 jours avant et après l’apparition des symptômes. Il peut persister dans la gorge et les selles quelques semaines après le début des symptômes.
Incubation
La période d’incubation de la poliomyélite dure généralement de 7 à 14 jours (elle peut s’étendre de 3 à 35 jours).
Présentation clinique et complications
L’infection est asymptomatique ou légèrement symptomatique chez environ 90 % des personnes infectées.
Les symptômes de la poliomyélite sont :
- Fièvre, malaise, fatigue, céphalée, mal de gorge, nausées et vomissements.
- Vive douleur musculaire et raideur de la nuque et du dos, avec ou sans paralysie.
- Méningite aseptique.
- Paralysie pouvant être permanente (dans moins de 1 % des cas).
La paralysie peut toucher notamment les membres inférieurs, les membres supérieurs et les muscles responsables de la déglutition. Les muscles respiratoires, les nerfs crâniens ou ceux du centre cérébral de la respiration sont parfois touchés, entraînant une insuffisance respiratoire.
Le décès survient dans 5 à 10 % des cas avec atteinte respiratoire.
Une personne ayant souffert de poliomyélite paralytique peut voir réapparaître les symptômes de 15 à 40 ans plus tard (syndrome post-poliomyélite).
La maladie confère une immunité spécifique au type de poliovirus en cause.
Traitement
Aucun traitement spécifique n’existe pour la poliomyélite. Seul un traitement de soutien peut être utilisé.
Dernière mise à jour : 22 juin 2023