Ministère de la Santé et des Services sociaux
Information pour les professionnels de la santé
Immunologie de la vaccination
Fonctionnement du système immunitaire
Pour assurer sa protection, le corps humain possède 2 types de mécanismes de défense : l’immunité innée et l’immunité adaptative.
L’immunité innée permet la défense de l'organisme contre les agents infectieux de façon immédiate. À l'inverse, l’immunité adaptative confère une protection plus tardive, mais plus durable. Pour plus de détails, voir la présentation narrée Immunologie de la vaccination .
Immunité innée
L’immunité innée comprend 2 lignes de défense :
- Ligne de défense externe :
- Empêche la pénétration des agents infectieux dans l’organisme.
- Est constituée de la peau et des muqueuses (barrière physique) ainsi que des sécrétions telles que le mucus, la salive, les larmes et le suc gastrique (barrière chimique).
- Ligne de défense interne :
- Empêche la prolifération des agents infectieux qui ont réussi à pénétrer dans l’organisme.
- Est constituée de plusieurs types de cellules (ex. : macrophages, neutrophiles, monocytes, cellules dendritiques) et de plusieurs types de protéines (ex. : cytokines, interférons, complément).
Caractéristiques |
Précisions |
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Défense rapide |
Est active immédiatement en cas d’agression par un agent infectieux |
Non-spécificité |
Est indépendante des antigènes des agents infectieux |
Absence de mémoire immunitaire |
Provoque une réponse immunitaire comparable à chaque exposition avec un même agent infectieux |
Cellules intervenant dans l'immunité innée
Source : Sylvie FANFANO, Les cellules dendritiques : une population hétérogène de leucocytes aux propriétés originales.
Pour une présentation animée, voir la vidéo La réaction inflammatoire sur le site Réseau Canopé.
Immunité adaptative (acquise)
À la suite de l’interaction entre un agent infectieux et l’immunité innée, l’immunité adaptative se met en place dans les tissus lymphoïdes, surtout dans les ganglions et la rate. Plusieurs mécanismes entrent alors en jeu :
-
L’antigène (agent infectieux) active directement les lymphocytes B, qui possèdent des récepteurs spécifiques.
Les lymphocytes B activés deviennent alors des plasmocytes, qui vont sécréter des anticorps spécifiques pour la destruction de l’antigène (immunité humorale).
-
L’antigène (agent infectieux) est présenté à des lymphocytes T par des cellules présentatrices d’antigènes (ex. : cellules dendritiques).
​Les cellules présentatrices d’antigènes activent les lymphocytes T, qui se différencient en :
- Lymphocytes T cytotoxiques (CD8+), qui détruisent les cellules infectées (immunité cellulaire).
- Lymphocytes T auxiliaires (CD4+), ou T helper cells, qui stimulent les lymphocytes B pour produire une plus grande quantité d’anticorps et de cellules mémoire, qui iront ensuite se loger dans la moelle.
Caractéristiques |
Précisions |
---|---|
Défense moins rapide |
Lors du 1er contact avec un antigène, le temps nécessaire à la production d’anticorps est de 2 à 3 semaines Ce délai reflète la durée de différenciation des lymphocytes B dans la rate et les ganglions |
Spécificité |
L’immunité adaptative est dépendante et spécifique aux antigènes d’un agent infectieux |
Présence de mémoire immunitaire |
La réponse immunitaire est différente lors de contacts ultérieurs avec un même agent infectieux Les cellules mémoire prolifèrent très rapidement et se différencient, en l’espace de 3 à 5 jours, en plasmocytes producteurs de taux élevés d’anticorps ou en lymphocytes T cytotoxiques capables d’éliminer les antigènes ou les cellules infectées Les lymphocytes mémoire vont se loger dans la moelle osseuse pour poursuivre leur maturation pendant une période de 4 à 6 mois |
Pour une présentation animée, voir la vidéo L’immunité adaptative sur le site Réseau Canopé.
Immunité humorale et cellulaire
L’immunité adaptative entraîne 2 types de réponse immunitaire : l’immunité humorale et l’immunité cellulaire. Cette distinction dans la réponse immunitaire adaptative est utile pour l’évaluation de la réponse immunitaire après la vaccination. Toutefois, il est clairement prouvé que la plupart des antigènes et des vaccins stimulent à la fois les lymphocytes B et les lymphocytes T, et que ces 2 réponses sont intimement liées.
Immunité humorale
L’immunité humorale repose sur la production d’anticorps par les lymphocytes B.
L’immunité humorale est principalement dirigée contre les agents infectieux extracellulaires tels que les bactéries.
Les lymphocytes B se différencient en plasmocytes producteurs d’anticorps et en lymphocytes B mémoire.
Les principaux anticorps sont :
- Les IgG qui se trouvent dans le sang et les tissus;
- Les IgM qui sont les premières à être fabriquées;
- Les IgA qui sont dominantes dans les sécrétions extracellulaires;
- Les IgE qui sont jouent un rôle dans les réactions allergiques;
- Les IgD qui sont en faible quantité dans le sérum.
La durée de vie des plasmocytes est limitée, car ils ne se divisent plus après leur différenciation. Ils disparaissent progressivement. La disparition des anticorps reflète celle des plasmocytes.
La durée de la persistance des anticorps est directement liée au titre d’anticorps atteint après la vaccination.
La mesure des anticorps sériques en laboratoire permet de connaître la réponse immunitaire humorale aux vaccins.
La réponse humorale ne représente qu’une partie de la réponse immunitaire, l’autre partie étant l’immunité cellulaire.
Immunité cellulaire
L’immunité cellulaire est surtout assurée par les lymphocytes T.
L’immunité cellulaire est principalement dirigée contre les agents infectieux intracellulaires tels que les virus.
Les cellules mémoire sont réactivées lors de nouveaux contacts avec un antigène spécifique à la suite de l’exposition à un vaccin ou à la maladie.
Les cellules mémoire ont une survie prolongée.
L’immunité cellulaire peut protéger la personne même en l’absence d’anticorps décelables.
L’immunité cellulaire est plus difficile à mesurer que l’immunité humorale.
Résumé de la réponse immunitaire humorale et de la réponse immunitaire cellulaire (immunité à médiation cellulaire)
Schéma de l'immunité humorale et de l'immunité cellulaire
Adapté de Jane B. REECE et autres, Campbell Biology.
Pour une présentation animée, voir la vidéo La mémoire immunitaire sur le site Réseau Canopé.
Immunité active et passive
L’immunisation permet de procurer au corps humain les moyens de se défendre contre une agression biologique avant qu’elle survienne.
Dans l’immunisation active, il s’agit de stimuler le système immunitaire par un vaccin connu et contrôlé en évitant les conséquences liées à l’infection naturelle.
Dans l’immunisation passive, il s’agit d’un transfert d’anticorps (immunoglobulines) provenant d’un sujet immunisé à un autre qui ne l’est pas.
Immunité active |
Immunité passive |
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Production d’un état de résistance à un antigène par l’action d’anticorps et de cellules spécifiques à cet antigène |
Transmission d’un état de résistance à un antigène par le transfert des anticorps à une personne |
Amélioration de l’immunité au fil des expositions à un même antigène |
Protection de durée limitée (quelques mois) |
Immunité naturelle lorsqu’elle résulte d’une infection |
Immunité naturelle lorsqu’elle résulte d’un transfert d’anticorps maternels de la mère à l’enfant par le placenta ou le lait maternel |
Immunité artificielle lorsqu’elle résulte de la vaccination La vaccinologie fait appel à l’immunité adaptative active et exploite ses caractéristiques à des fins préventives |
Immunité artificielle à la suite de l’administration d’anticorps (immunoglobulines) produits par d’autres personnes ou d’anticorps monoclonaux contre des maladies spécifiques |
Résumé des réactions immunitaires
La figure qui suit montre les liens entre les immunités innée et adaptative, active et passive ainsi que cellulaire (immunité à médiation cellulaire) et humorale.
Résumé des réactions immunitaires
Adapté de BC CENTRE FOR DISEASE CONTROL, Communicable Disease Control Manual, September 2009, Chapter 2: Immunization-Appendix F- Principles of Immunology , p. 4.
Dernière mise à jour : 26 novembre 2024